[fr] Si on cherche à l’intérieur de l’art brut des points communs avec la bande dessinée, on peut mettre en évidence plusieurs éléments. D’une part, les artistes bruts insèrent très souvent du texte dans leurs images pour compléter, redéfinir leur propos et même souvent sans but particulier. Ce qui était un code en bande dessinée devient ici une liberté, un décloisonnement des modes expressifs. L’imagerie B.D., souvent plus facile d’accès et liée à l’enfance, est assimilée et rendue sous une forme personnelle par de nombreux artistes marginaux. Enfin, l’aspect narratif, en une seule image et parfois en séquences, est présent dans la quasi-totalité des œuvres : les artistes bruts racontent souvent des histoires. Exemple extrême, Henry Darger produit 16 000 pages de textes illustrés par des aquarelles de dimensions parfois très grandes (3 m de large). Darger emprunte aux arts visuels populaires et reproduit des personnages de magazines en les décalquant.
La bande dessinée va aussi être perçue comme art populaire et donc éloignée des arts culturels par certains artistes culturels, et ce au même titre que l’art brut. En témoignent les courants des années 1980, comme typiquement la Figuration Libre (Combas, Blanchard…), qui va littéralement brasser toutes ces influences dans un mouvement quelque peu récupérateur.
Disciplines :
Art & art history
Author, co-author :
Paques, Frédéric ; Université de Liège - ULiège > Département des sciences historiques > Histoire de l'art et archéologie de l'époque contemporaine