Doctoral thesis (Dissertations and theses)
Gouverner la maternité au Bénin. Les difficiles conditions d'application des politiques sanitaires dans le territoire de la Pendjari
Sambiéni, N'Koué Emmanuel
2012
 

Files


Full Text
Annexes version finale.pdf
Author postprint (16.46 MB)
Download

All documents in ORBi are protected by a user license.

Send to



Details



Keywords :
grossesse; accouchement; politique sanitaire; Zone Sanitaire; Santé maternelle; Pregnancy; Maternal health; Health care policies; Health district
Abstract :
[fr] La Zone Sanitaire de Tanguiéta, partie intégrante du système de santé au Bénin, expérimente, depuis la décentralisation de ce système, la gestion autonome de l’offre de soins de santé moderne dans toutes ses dimensions. Elle est particulièrement ingénieuse dans la production d’initiatives de soins au profit des mères engagées dans l’enfantement, avec le soutien de l’Etat et des partenaires du secteur de la santé. Cet engagement est justifié officiellement par la situation critique des indicateurs de Santé Maternelle traduisant une morbidité et une mortalité élevées. La ZST est tout d’abord un espace socioculturel d’une particularité remarquable, comparée au reste du pays, du fait même de sa position géographique, de son identité culturelle pendjarienne et de son histoire sociopolitique. C’est de son identité socioculturelle et sociopolitique qu’elle revendique son autonomie technico-administrative dans la fourniture des soins de santé. La curiosité intellectuelle de cette recherche socioanthropologique est de comprendre comment la demande et les soins aux femmes qui « veulent donner la vie » sont véritablement « structurés » et « gouvernés » dans cet espace socioculturel et médical. « Habitus maternel » et « gouvernementalité» sont utilisés à la fois comme concepts et comme postures méthodologiques et épistémologiques afin de décrypter et d’analyser « l’ordre » et « le progrès » dans ces logiques et pratiques obstétricales. Suivant une méthodologie essentiellement qualitative, la recherche a duré quatre ans, avec une longue présence sur le terrain, consistant en des observations dans les maternités et dans les familles ainsi que des entretiens avec les différents acteurs participant aux soins. Cette recherche nous apprend que dans l’ordre traditionnel, l’enfantement a été historiquement et socialement géré par des institutions laissant une place assez faible à l’expression de l’individu, qu’il soit le père ou la mère de l’enfant en construction bio-sociale. A l’heure actuelle, les maternités modernes ont toujours du mal à prendre le pas sur ces institutions dans le contrôle des soins avant, pendant et après l’accouchement. Malheureusement, affaiblies par les différentes influences sociales, ces institutions apparaissent socialement et techniquement incapables de contenir et de régler le mal de la grossesse et de l’accouchement. La maternité, tant dans son état traditionnel que moderne, demeure encore morbide et mortelle. L’Etat et ses institutions d’encadrement et d’offre de soins maternels, peu connectés aux réalités socioculturelles, s’avèrent constamment dépendants des agences des Nations Unies et des autres partenaires privés, producteurs de stratégies le plus souvent d’ordre idéologique et militant. La Stratégie Nationale de Réduction de la Mortalité Maternelle et Néonatale et l’Initiative Femme pour Femme, respectivement élaborées au Ministère de la Santé et au niveau de la Zone Sanitaire, révèlent le rendez-vous manqué dans la rencontre programmée entre usagers des maternités et offre de soins dans la planification sanitaire. La maternité, avec ses multiples acteurs en négociation permanente sans consensus, est conflictuelle et souvent détournée de sa mission. Elle empile régulièrement des stratégies tout en chassant constamment ses premiers bénéficiaires et en mettant les enjeux sanitaires en arrière-plan. Pour une « Maternité Sans Risques » dans les espaces traditionnel et moderne, il faudra chercher et comprendre comment, dans la nébuleuse des institutions qui les gèrent dans ces deux registres, les femmes peuvent renforcer leurs positions légitimes dans la négociation pour l’orientation des soins obstétricaux essentiels et d’urgence. Il conviendra enfin d’étudier les conditions pour une lecture effective du risque obstétrical dans l’environnement social des femmes.
[en] The Tanguieta health district, an important component of the Benin health care system, has been experiencing since the decentralization of the system autonomous management of modern health care at all levels. It is particularly ingenious in generating health care initiatives in favor of mothers engaged in childbirth, with the support of the State and its partners from the health sector. This commitment is officially justified by the critical situation of maternal health indicators, which are high mortality and morbidity rates. The Tanguieta health district is first a socio-cultural entity of remarkable uniqueness compared to other parts of the country, due to its geographical location, its pandjarian cultural identity and its sociopolitical history. On the basis of this very cultural and sociopolitical identity, the district claims its technical and administrative autonomy in the provision of health care. The intellectual curiosity of this socio-anthropological research was to understand how demand and health care for women who want “to give life” are structured and governed in this socio-cultural and medical area. “Maternal habitus” and “gouvernementality” have been at the same time concepts and methodological and epistemological aspects for decoding and analyzing “order” and “progress” in these logical and obstetrical practices. Essentially qualitative, the research was four years long during which I was mostly in the field observing in maternity hospitals and families, and interviewing various stakeholders involved in care. In this area, traditional institutions have been managing childbirth leaving a narrow space for parents to actively participate in the process of birth giving. Modern maternity hospitals are still struggling for the control of health care during and after childbirth. Unfortunately, traditional institutions are weakened by many social influences and therefore are unable to protect adequately childbirth. Consequently, traditional and modern maternity hospitals are still fatal and morbid. Having little knowledge of socio-cultural realities, the state and its maternal health care supervision institutions, are constantly depending on United States agencies and other private partners, providers of ideological and militant strategies. The National Strategy for the Reduction of Maternal and Neonatal Mortality and the Initiative Woman for Woman developed by the Health Ministry and the zonal management team of the Tanguieta health district underscore a missed rendezvous in the scheduled meeting between the users of maternity hospitals and treatment delivery in the planning of health care. All both elaborate plan. The maternity hospital, with its numerous actors in permanent negotiation without consensus, is conflict bound and often turned away from its mission. It is regularly inserting strategies while at the same time evicting its first beneficiaries and putting the health stakes in the background. For Safe Motherhood in traditional and modern spaces, we have to understand how women always engaged in such a morbid and fatal undertaking can strengthen their legitimate situation in the negotiation for obtaining essential and immediate obstetric health care among the cloud of institutions that control them. We have also to study how can traditional obstetric actors convince themselves of obstetric risks.
Research Center/Unit :
Pôle Sud
Disciplines :
Anthropology
Author, co-author :
Sambiéni, N'Koué Emmanuel ;  Université de Liège - ULiège > Doct. sc. polit. & social. (ISHS-Bologne)
Language :
French
Title :
Gouverner la maternité au Bénin. Les difficiles conditions d'application des politiques sanitaires dans le territoire de la Pendjari
Defense date :
10 January 2012
Number of pages :
359
Institution :
ULiège - Université de Liège, Liège, Belgium
Degree :
Doctorat en sciences politiques et sociales
Promotor :
PONCELET, Marc 
MONGBO, Lambert Roch
President :
DUJARDIN, Bruno
Secretary :
PAUL, Elisabeth
Jury member :
JAFFRE, Yannick
Funders :
CTB - Coopération Technique Belge
Available on ORBi :
since 11 January 2012

Statistics


Number of views
444 (30 by ULiège)
Number of downloads
1474 (21 by ULiège)

Bibliography


Similar publications



Contact ORBi