Abstract :
[fr] En élevage ovin-lait, la réussite à l’insémination artificielle (IA) est un facteur clé pour la maîtrise de la reproduction et la mise en œuvre des schémas de sélection. Elle a été évaluée : 1) par dosage de la PAG plasmatique vingt huit jours après l’insémination ; 2) par l’analyse des résultats de mise bas (MB). La différence entre ces deux valeurs permet d’estimer le niveau de pertes embryonnaires et avortements. L’étude porte sur quatre-vingt cinq lots d’insémination (8841 brebis de races Manech / Latxa tête rousse et tête noire principalement) réalisés de mai à août 2007, dans trois centres d’insémination (CIA) transfrontaliers : Navarre, communauté autonome d’Euskadi et Pyrénées Atlantiques. Les données de contrôle laitier et des CIA ont été mobilisées pour étudier les facteurs de variation de la fertilité individuelle. Un deuxième volet de l’étude, à l’échelle des lots, traite des conduites d’élevage pendant la période de lutte. Il s’appuie sur des enquêtes (alimentation, chantiers d’IA, sanitaire). La fertilité à vingt huit jours s’élève à 61,3 % et celle à la MB à 55,2 %. Les pertes sont en moyenne de 6,2 %. Pour 2/3 des lots elles sont inférieures à 7 %. L’analyse des facteurs individuels, tant pour la fertilité à vingt huit jours qu’à la MB, confirme les effets classiques des facteurs de variation de la fertilité à l’IA : intervalle IA-MB précédente, âge des femelles, mode de reproduction de la campagne précédente, production laitière au moment de l’IA, qualité de la semence. Les niveaux de pertes sont plus élevés pour les jeunes ou lorsque l’intervalle est court. Au niveau des conduites d’élevage, on observe une interaction forte race*région associée à des périodes d’IA et des conduites alimentaires différentes, mais avec des effets peu ou pas significatifs de ces conduites. Les enquêtes sanitaires font apparaître des niveaux de risques et des pathologies comparables d’une région à l’autre et élevés. Pour les lots à pertes élevées, celles-ci ont pu être reliées à des problèmes pathologiques particuliers, mais non prévisibles. Une telle approche, assez complète et globale des conduites, aura permis de renouveler le conseil en élevage et d’élargir les capacités d’intervention des techniciens.