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Keywords :
article zéro, changement de genre, base de données Ramsès, possession attributive, néo-égyptien, syntagme nominal
Abstract :
[fr] Le syntagme nominal offre de nombreuses possibilités de recherches. Les études peuvent se concentrer sur des syntagmes nominaux simples ou complexes et s’intéresser aux différents éléments qui les composent. De même, les relations syntaxiques entre deux ou plusieurs syntagmes nominaux peuvent faire l’objet d’une attention particulière et les recherches peuvent se focaliser sur une langue ou un état de langue spécifique, ou, au contraire, s’envisager dans une perspective typologique prenant en compte un nombre plus ou moins élevé de langues. Dans le cadre de ma thèse de doctorat, j’ai décidé de me concentrer sur le néo-égyptien et d’étudier trois points essentiels qui sont la détermination, la possession et le genre. Le premier chapitre de ce travail s’est intéressé à la détermination des substantifs et plus particulièrement aux articles. L’originalité de cette partie réside dans le fait de proposer et de montrer l’existence d’un article zéro qui peut être intégré au paradigme des articles. Celui-ci se distingue dès lors d’une absence d’article. L’opposition entre ces deux concepts repose sur certains critères fondamentaux. Il faut ainsi que le syntagme nominal précédé de zéro puisse commuter avec un syntagme nominal précédé d’un article défini et/ou indéfini. Il doit également se trouver dans un environnement syntaxique similaire et offrir à l’ensemble une signification particulière. J’ai constaté qu’il existait des alternances entre l’article défini, indéfini et zéro (apposition, générique et vocatif). Si ce n’est dans le cas du générique, l’usage d’un zéro n’est pas significatif. J’ai également étudié l’emploi des déterminants au sein de certaines constructions spécifiques et de catégories de noms (abstraits, collectifs, comptables, de fonction, massifs et propres). Seuls les noms abstraits, comptables et massifs font usage d’un zéro significatif. L’article défini sert à spécifier l’entité ou à référer à une entité connue à la fois du locuteur et de l’interlocuteur. L’article indéfini réfère également à une entité particulière, mais spécifique ou non. Enfin, l’article zéro est utilisé lorsque l’on veut référer à une entité homogène et dénote une non-quantification absolue. L’opposition à deux membres, c’est-à-dire entre l’article défini et zéro s’est révélée pertinente dans le cas des noms abstraits et des noms comptables ; et l’opposition à trois membres, c’est-à-dire entre l’article défini, l’article indéfini et zéro s’est révélée pertinente avec les noms massifs. Il semble donc que la présence d’un article zéro soit principalement liée à certaines catégories de substantifs et ne réponde pas à des critères syntaxiques selon sa présence dans telle ou telle construction. L’objectif de mon chapitre II était d’offrir une classification des divers procédés permettant d’exprimer la possession attributive en néo-égyptien. L’examen de ces moyens formels s’est réalisé en se fondant sur trois points principaux : l’environnement syntaxique et sémantique, l’influence du genre littéraire et/ou du registre de texte et l’évolution diachronique. L’opposition entre l’article possessif et le pronom suffixe est principalement une opposition de registre textuel, mais elle peut également être d’ordre syntaxique ou sémantique. L’opposition entre l’article possessif et le pronom indépendant concerne la définition des possédés. Le pronom indépendant est employé lorsque le substantif est indéfini ou précédé du démonstratif. La préposition m-di prendra le relais du pronom indépendant dans l’expression de la possession attributive, mais les prémices de ce remplacement fonctionnel ne sont pas perceptibles avant la fin de la 20e dynastie. En revanche, l’opposition entre le génitif direct et le génitif indirect est quasi inexistante. En effet, le génitif direct n’est guère plus productif et se limite pour la majeure partie aux titres de fonctions. L’objectif de mon dernier chapitre était de montrer qu’ont existé en égyptien ancien des changements ou des variations de genre. Cette étude ne pouvait se prétendre exhaustive en regard du corpus délimité. J’ai donc voulu poser les premiers jalons et proposer des hypothèses qui expliqueraient certains de ces changements ou de ces flottements. En me fondant principalement sur la contribution de Michel Roché, concernant les variations du genre en langue française, j’ai établi cinq schémas prenant en compte les différentes possibilités. Les principaux arguments qui m’ont été utiles pour l’analyse du genre sont les articles ou leurs substituts et l’accord du pseudo-participe et du pronom de rappel (pronom suffixe). Cela m’a permis de mettre en exergue plusieurs mots qui ont connu un flottement dans l’attribution du genre avec un retour au genre originel (principalement des parties du corps), ainsi que des substantifs qui ont changé de genre entre le néo-égyptien et le démotique (AH.t et btA). Le mot dmi « ville », quant à lui, correspond peut-être à un dédoublement de genre dans lequel le nouveau lexème dmi.t se spécifie sémantiquement. Enfin, l’emprunt de mots sémitiques a également provoqué des confusions dans le genre des noms et plus spécifiquement parmi les substantifs qui originellement se terminent par un –t appartenant au radical. J’ai proposé plusieurs hypothèses pour expliquer ces changements ou flottements de genre. Il s’agit de l’absence ou la rareté du déterminant, des changements phonétiques, de la proximité formelle et sémantique de deux substantifs et de l’emprunt à des langues étrangères.