[fr] La présente enquête repose sur la consultation des relevés-calques dressées par L.-C.-A. Steinheil au milieu du XIXe siècle. Cette précieuse documentation, qui rend la forme et l'aspect de tous les vitraux de la Sainte-Chapelle avant leur restauration, a en effet permis de déceler l'interversion moderne et inédite des lobes C-1 et C-10 au sommet de la verrière d'Esther. Si la restitution du remplage dans son état de 1848 augmente dans un premier temps le chaos iconographique depuis longtemps constaté, elle rend désormais possible une redistribution globale des panneaux de ce remplage avec ceux du remplage voisin de Judith et Job. Chacun de ces remplages présentent effectivement deux groupes de panneaux hétérogènes, dont les formes particulières interdisaient la réunion avant l'interversion des lobes C-1 et C-10. Dans cette optique, trois cas de figure ont été envisagés : a) considérer ce qui est en place comme primitif et réfléchi ; b) réunir tous les lobes du premier groupe dans la rosace d'Esther, ce qui implique le déplacement des lobes du deuxième groupe dans la rosace de Judith et Job ; c) regrouper tous les lobes du deuxième groupe dans la rosace d'Esther, ce qui nécessite le transfert des lobes du premier groupe dans la rosace de Judith et Job. Une critique systématique de chaque hypothèse et de ses variantes a finalement permis de mettre en évidence la solution la plus probable. Celle-ci implique quelques nouvelles attributions et une réorganisation du sens de lecture des deux verrières concernées.
Disciplines :
Art & art history
Author, co-author :
Morard, Thomas ; Université de Genève - UNIGE > Département d'Histoire de l'art et Musicologie