[fr] Introduction :
Le risque d’accidents cardiaques ou de mort subite après effort physique intense est bien connu. Ces évènements indésirables se produisent souvent chez des sujets présentant une maladie coronarienne asymptomatique et ignorée. Néanmoins, vu ce risque, l’American Heart Association recommande de réaliser un screening cardiovasculaire chez les athlètes de tout âge. Dans cette optique, le dosage de marqueurs cardiaques de nouvelle génération, plus sensibles, comme la troponine T ultrasensible (hsTnT) peut certainement apporter des informations très intéressantes par la détection de dommages myocardiques mêmes mineurs.
Matériels et méthodes :
Des 20 sujets masculins volontaires âgés de 22.36±2.02 années, sédentaires, 8 ont dû être exclus (abandon, malaise à l’effort...).
La VO2max a été préalablement déterminée lors d’un test à l’effort sur cycloergomètre une semaine avant le test afin de ne pas interférer avec les résultats de l’effort physique intense (EPI) pour lequel les sujets ont couru sur tapis roulant durant 1 heure à 75% de la VO2max.
Quatre échantillons sanguins de 5 ml (tube hépariné-lithium) ont été prélevés : juste avant (T1), directement après (T2), 4 heures après (T3) et 24 heures après l’EPI (T4).
Le dosage de hsTnT (Modular de Roche Diagnostic®) est réalisé sur du plasma par une technique d’électrocheminiluminescence.
Résultats :
Une augmentation statistiquement significative des résultats à T3 (p<0.01) est observée. L’élévation de la hsTnT est progressive pour atteindre un pic maximum à T3 et revenir dans les normes à T4.
Le seuil critique de 0.03 ng/mL a été retenu et 75% des sujets présentent un taux supérieur à ce dernier à T3 (moyenne : 0.053 ng/mL), alors que 100% des sujets se trouvent en dessous de ce seuil à T1 (0.0041 ng/mL).
Discussion - Conclusions :
Ces résultats, extrêmement intéressants, suggèrent que la libération de hsTnT serait due soit à un processus physiologique de remodelage, soit à un processus irréversible de lésions au niveau des cardiomyocytes (nécrose). Il est également possible que cette élévation des troponines soit due à une libération à partir du pool cytosolique mais aussi elle peut être la conséquence de dommages membranaires potentiellement induits par le stress oxydatif. A l’issue de cette étude, nous démontrons que la hsTnT peut être un nouvel outil diagnostic dans le domaine de la cardiologie du sport.
Disciplines :
Orthopedics, rehabilitation & sports medicine Laboratory medicine & medical technology
Author, co-author :
LE GOFF, Caroline ; Centre Hospitalier Universitaire de Liège - CHU > Chimie médicale
Kaux, Jean-François ; Université de Liège - ULiège > Département des sciences cliniques > Département des sciences cliniques
GARWEG, Christophe ; Centre Hospitalier Universitaire de Liège - CHU > Cardiologie
LAURENT, Terry ; Centre Hospitalier Universitaire de Liège - CHU > Frais communs Biologie Clinique
Vannuscorp, Julien
Rodriguez de la Cruz, Carlos ; Université de Liège - ULiège > Département des sciences de la motricité > Physiologie humaine et physiologie de l'effort physique
Bury, Thierry ; Université de Liège - ULiège > Département des sciences de la motricité > Physiologie humaine et physiologie de l'effort physique
Chapelle, Jean-Paul ; Université de Liège - ULiège > Département de pharmacie > Chimie médicale
Language :
French
Title :
La troponine T ultrasensible : un nouvel outil diagnostic pour le médecin sportif?