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Abstract :
[fr] À la Renaissance, le trésor ne disparaît pas au profit de la collection, telle qu’elle se (re)déploie à partir de la seconde moitié du XIVe siècle. En témoigne le trésor que les rois de France ont détenu au XVIe siècle. Sous le règne de François Ier, les pièces précieuses et coûteuses sont conservées dans le château de Blois, puis dans la chambre du trésor des bagues de Fontainebleau. Sous Charles IX, quand sévissent les guerres de religion, le trésor est mis à l’abri dans la forteresse de la Bastille. Il n’en n’est pas pour autant progressivement démembré : donnés ou envoyés à la fonte, de nombreux objets quittent alors le domaine royal. Quand Henri IV monte sur le trône de France, le trésor des rois Valois a pratiquement disparu. Pour le reconstituer, le premier Bourbon puise dans le trésor des rois de Navarre, qui devient ainsi le trésor des rois de France. Comme auparavant, tout en donnant à voir le faste de la cour et sa puissance, le trésor constitue donc une réserve de matières précieuses que l’on peut, au besoin, monnayer, offrir, fondre ou mettre en gage. Progressivement toutefois, il convient de démontrer aussi son savoir culturel. Dès lors, d’autres objets forcent l’admiration. Il s’agit de petites antiquités, de naturalia, d’objets exotiques, mais aussi de tableaux et de sculptures, c’est-à-dire des pièces dont la valeur est désormais plutôt déterminée par l’esthétique ou par l’origine lointaine et mystérieuse que par la préciosité du matériau utilisé pour sa confection.
Main work title :
Catalogue de l'exposition D'ombre et de lumière. Trésors sacrés, trésors profanes (Musée de Saint-Antoine-l'Abbaye, 10 juillet-9 octobre 2011)