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Abstract :
[fr] LA FRANCOPHONIE INSTITUTIONNELLE : UNE FORME DE “SOFT POWER” DANS L’ACTUEL SCENARIO INTERNATIONAL.
Andrea PARRA
La fin de la guerre froide a reconfiguré la scène internationale. Certains auteurs, comme Eshter DYSON, considèrent qu’une société globale est née et que les acteurs de cette scène, interconnectés, ont remplacé les communautés géographiques locales traditionnelles. Joseph NYE, pour sa part pense que les pays sont de plus en plus confrontés a des difficultés de différentes natures, comme les mouvements financiers, le réchauffement climatique, le terrorisme, etc. Et que pour ces raisons, le scénario international étant reconfiguré, le pouvoir et la façon de l’aborder ont connu certaines transformations. C’est ainsi qu’une nouvelle forme de pouvoir a éte identifiée. C’est le Soft Power (Pouvoir doux). Ce Soft Power vise, pour obtenir les résultats escomptés, à influer sur les comportements de l’autre par une influence qui ne passe plus seulement par la force militaire ou la pression commerciale, mais aussi l’influence et par les imaginaires collectifs. Cependant, le Soft Power qui avait depuis la formulation de son existence (dans les années 1980) été conçu comme spécifique aux États, peut désormais être observé au sein des organismes internationaux et intergouvernementaux. L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), fait partie de ces organismes qui jouent un rôle d’influence sur la prise de décisions politiques de leurs Etats membres. Les chefs d’Etat et de gouvernement se réunissent tous les deux ans à l’occasion de Sommets autour d’un projet commun qui est de définir les orientations de la Francophonie. En tant que groupe, ils définissent les lignes directrices d’une politique extérieure institutionnelle. La Francophonie institutionnelle joue un rôle de contre pouvoir à d’éventuelles hégémonies culturelles globales. A partir de la Déclaration de Bamako (novembre 2000) ou les pays membres exprimèrent l’idée que « La Francophonie et la démocratie sont indissociables… », la Francophonie conforte définitivement, son objectif d’être dans le champ des relations internationales, un agent de promotion de la démocratie.
Notre recherche vise, entre autres, à vérifier l’hypothèse selon laquelle les pays de l’OIF, étant également membres de l’ONU exercent un Soft Power dans cette institution, et si oui de quelle manière. Une analyse exhaustive des votes de certaines résolutions permet ainsi de tirer un certain nombre de conclusions : s’il existe bien un certain Soft Power exercé par les pays de l’OIF au sein de l’ONU, celui-ci n’a rien de massif ; qu’il n’existe pas d’effet mécanique dans les votes, que les votes dépendent beaucoup du sujet de la résolution ; que les Etats membres de l’OIF conservent leur libre choix de vote. Notre analyse a enfin permis de définir une typologie de ces Etats au regard des votes des résolutions : ceux qui s’alignent toujours (ou presque) sur le vote français, ceux qui suivent parfois le vote français et ceux qui, enfin, ne s’alignent jamais sur le vote français.
Institution :
Institut de Hautes Études pour l'Amérique latine IHEAL Sorbonne Paris III - Université Externando de Colombie, Bogota, Colombia