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Abstract :
[fr] Réfléchir aujourd'hui sur les rapports entre la jeunesse et la politique revient souvent à porter un jugement global et sans nuance sur son apolitisme . Pourtant, comme le montre cette étude, la question est rarement aussi simple. L'analyse des résultats de deux larges enquêtes entreprises auprès d'une population « jeune » (16-24 ans, essentiellement de la région de Québec) nous permet de conclure que, si de nombreux jeunes la majorité ne se disent pas intéressés par la politique , ces derniers ne s'excluent pas de l'univers politique, sans manquer, néanmoins de le critiquer. Ainsi, ils se sentent concernés par les décisions prises par les gouvernements, mais pensent que les hommes politiques esquivent souvent les vrais problèmes. Ils n'ont pas confiance dans les partis politiques actuels mais n'hésitent pas, lorsqu'on le leur demande, à afficher une préférence partisane ou pour certains, à se dire proches d'un parti. Ils ne parlent pas d'engagement politique mais seraient prêts à faire partie d'un groupe et même à se faire élire, pour défendre une idée à laquelle ils croient… En d'autres mots, les jeunes ne sont effectivement pas intéressés par la politique, mais il s'agit de la politique telle qu'ils la voient et tell qu'elle se pratique actuellement.
Ceci dit, notre perspective sur la question sera tronquée si elle n'insiste pas sur le fait que ces attitudes et ces comportements ne sont pas réellement propres à la jeunesse actuelle, ni à l'ensemble de la population du Québec. Les jeunes ont toujours été méfiants devant les hommes et les institutions politiques. Aujourd'hui, le phénomène se double d'un désintérêt de plus en plus marqué de l'ensemble des citoyens pour la politique. Il devient urgent d'entreprendre une revalorisation de l'instrument politique. Le droit de vote à seize ans serait-il, finalement, un moyen d'entamer un débat sur cette question ?