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Abstract :
[fr] Depuis une dizaine d’années, les eaux côtières corses sont envahies les méduses et en particulier par les Pelagia noctiluca qui présentent une nuisance pour les eaux de baignade, les installations aquacoles et hydrauliques côtières, interfèrent avec la pêche, colmatent les filets et entrent en compétition avec les poissons pour la nourriture. Leurs apparitions dans les eaux côtières sont généralement fortuites, discontinues dans les temps et dans l’espace et souvent sous forme d’essaims.
Dans le cadre du programme MEDUSES, subsidié par l’Agence de l’Eau RMC, des observations visuelles directes et des comptages de Pelagia effectués depuis 2003 à partir du quai du port de STARESO montrent une augmentation graduelle de leur abondance de 2004 à 2005 suivie par une augmentation dramatique en 2006 puis une diminution significative les étés 2007 et 2008. La prolifération de Pelagia en 2006 succède à des biomasses particulièrement élevées de mésozooplancton en 2005. On peut émettre l’hypothèse que l’abondance exceptionnelle des proies planctoniques est une des causes de la prolifération.
Les Pelagia vivent en essaims dont deux types sont observés en Baie de Calvi: des essaims passifs et des essaims actifs. Les essaims passifs observés dans le port de STARESO contiennent des individus généralement dégradés (perte des tentacules, du manubrium,..), voire moribonds mais qui restent urticants. Parfois réduits à la seule ombrelle, ils se déplacent peu et s’accumulent en grand nombre (parfois plus de 200 par m2), bord à bord, en essaims passifs limités aux trois premiers mètres de la surface. Ces essaims subissent une prédation active par de nombreux poissons sparidés (bogues, sars,...). Ils disparaissent en quelques heures du fait de cette prédation ou par sédimentation massive des animaux morts. Par contre, dans les eaux plus au large, nos mesures in situ de la distribution spatiale de Pelagia noctiluca montrent que durant les pics de 2006, de nombreux organismes sont présents à distance de la côte où ils forment des essaims actifs de 200 m de long et 50 m de large situés entre 10 à 60 m. Dans ces essaims actifs, on observe de 5 à 10 individus par m3. Ceux-ci sont équidistants et nagent activement avec les tentacules étendus, capturant la nourriture. Dans certains cas, des individus moribonds partiellement détruits ou à la fin de leur cycle biologique échappent des essaims actifs et dérivent passivement à la surface, sous l’action du vent et des mouvements de l’eau, vers les zones côtières. Entre ces deux types extrêmes d’essaims, divers cas intermédiaires existent.