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Keywords :
discours; narration; valeur; travail; imaginaire; quête; héros; antagoniste; dramaturgie; récit; idéologie; représentation; symboles; émotions; 500 euros; MR; Gramsci; Hégémonie culturelle; répétition; biais cognitif; contre discours; discours alternatif; cadrage; performativité; mobilisation; réalité sociale
Abstract :
[fr] Un discours est, avant tout, une narration. Lorsqu’une personnalité politique s’exprime, elle ne se contente pas de décrire la réalité sociale, mais elle contribue à la façonner en élaborant une représentation du monde. Comme tout bon récit, un discours politique met en scène des héroïnes et des héros, un·e guide ou un·e sage, une quête portée par des valeurs, mais aussi des antagonistes. Écouter un discours politique, c’est donc, en quelque sorte, assister à un scénario digne d’un film Disney ou Marvel. Pour en saisir pleinement le sens, il est essentiel d’en analyser la dramaturgie. Chaque discours construit sa propre mise en scène : il mobilise des acteurs spécifiques (les travailleurs et travailleuses, les indépendant·es, la nation…), des valeurs particulières et des ennemis identifiés. Au-delà de cette mise en récit, les discours véhiculent des idéologies, souvent dissimulées derrière les mots1. L’idéologie vise à répondre à des questions fondamentales : qui sommes-nous ? D’où venons-nous ? Que faisons-nous ensemble ? Où allons-nous ? La scène politique est ainsi traversée par une pluralité de discours, chacun cherchant à dicter son vocabulaire, son récit, son idéologie, autrement dit, sa propre vision de la réalité sociale. La politique devient alors une lutte discursive, une tentative d’imposer un récit dominant2. Aujourd’hui, certains discours semblent dominer, tandis que d’autres se contentent de les contredire, sans proposer de véritable alternative. Comment comprendre cette dynamique ?