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Keywords :
Enquêter, femmes, incarcérées, vulénrabilités
Abstract :
[fr] Enquêter auprès de femmes incarcérées constitue une tâche qui revêt une double complexité. La première se rapporte au terrain d’enquête, le milieu carcéral étant considéré comme un milieu hermétique et peu accessible à la recherche scientifique. La seconde, renvoie quant à elle à la population d’enquête proprement dite, c’est-à-dire les femmes incarcérées. Ces dernières sont considérées comme étant particulièrement vulnérables sur les plans social, économique, individuel et relationnel, qu’il convient à considérer dans l’enquête. Dans la continuité d’une enquête quantitative menée sur les femmes détenues en Belgique francophone, la présente contribution tend à lever le voile sur la manière d’enquêter en milieu carcéral auprès de femmes en situation de grande vulnérabilité.
L’exposé a pour premier objectif de rendre compte des difficultés rencontrées en termes d’accessibilité au milieu carcéral, ainsi que des stratégies d’adaptation et d’acceptation mises en œuvre pour y répondre. Dans un deuxième temps, l’exposé envisagera également les principales postures épistémologiques et les stratégies relationnelles adoptées en tant que chercheur·euse amené·e à enquêter auprès d’une population féminine (et donc genrée), décrite comme vulnérable (notamment l’entrée en relation, le processus de négociation et d’acceptation mis en œuvre auprès de cette population). Un éclairage sera enfin proposé quant aux stratégies et méthodes de récolte de données choisies pour l’étude du parcours de vie des femmes incarcérées (dont l’entretien directif en face à face). À ce titre, la contribution prévoit notamment de (re)penser le rôle et la place occupés par le·la chercheur·euse confronté·e aux expériences vécues et transmises par son terrain d’enquête, tout en considérant les enjeux éthiques et déontologiques liés.