No document available.
Abstract :
[fr] Le décolonial est à la fois épistémique et politique, pouvant prendre la forme autant de la critique sociale que du mouvement sociopolitique. Pourtant, débats et productions en sciences sociales portent pour l’essentiel sur « l’épistémologie décoloniale » soit pour en définir les fondements – à l’instar des auteurs latino-américains dont Dussel, Quijano, ou Mignolo pour ne citer que quelques figures de proue- soit pour en faire une lecture critique (Gaussens et al, 2024). Dans ces débats épistémologiques, la dimension politique du décolonial, celle qui se décline dans les espaces de mobilisations des sociétés civiles ou dans les mouvements politiques se réclamant d’une idéologie décoloniale, a suscité pour l’heure peu d’intérêt. Cette proposition de communication vise à contribuer- à partir d’une étude de cas- à cette réflexion en analysant la manière dont se forme un jeune collectif associatif décolonial dans un contexte du Nord, à savoir les ateliers décoloniaux liégeois en Belgique. Quelle signification le mot décolonial revêt pour les acteurs de ce collectif ? Comment cela se traduit dans leurs pratiques et actions associatives ? Dans une sociologie de l’action collective la contribution interroge également : Qui sont les acteurs qui composent le collectif ? Quels sont les sujets qu’ils traitent ? Quels sont les lieux qu’ils investissent ? Quel est leur répertoire d’action politique ? Est-ce que l’engagement décolonial proposé par ce collectif recompose les pratiques associatives et militantes antiracistes, écologiques, ou féministes observées dans le champ associatif liégeois dans lequel il s’inscrit ?