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Abstract :
[fr] Sous la dynastie Qing, la Chine connaît une expansion culturelle et artistique sans précédent. Cette situation est propice aux échanges culturels avec l’Europe à tel point que les empereurs exposent des tentures françaises et flamandes dans leurs diverses résidences. Cet intérêt pour l’Occident atteint son paroxysme lors de la production de tapisseries au sein de la manufacture impériale de soie à Suzhou (1760-1780). Fait surprenant, en dépit d’une création et d’une iconographie entièrement chinoises, les pièces sont qualifiées de « tapisseries occidentales » dans les sources écrites. Cette communication propose d’analyser les tapisseries conservées, ainsi que les archives chinoises, afin de s’interroger sur les critères (matérialité, techniques de tissage, qualités sensibles, etc.) qui justifient cette dénomination. À travers le prisme de la cour de l’empereur Qianlong, il s’agit de cerner les spécificités de la tapisserie occidentale de cette époque. Plus largement, les tapisseries de Suzhou fournissent une occasion unique de mettre en lumière, dans une perspective transculturelle, des phénomènes d’appropriation et d’hybridation, des expressions d’appartenance et des stratégies d’affirmation.