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Abstract :
[fr] Contexte : Dans la littérature, il apparaît que le vécu d’abus sexuel(s) infantile(s) amoindrit le sentiment de compétence parentale (SCP) des mères (Schuetze & Eiden, 2005), qui est un déterminant important de leurs comportements parentaux. Néanmoins, des recherches récentes suggèrent que les mères qui ont été victimes d'agression(s) sexuelle(s) sans être victimes d’une autre forme de maltraitance ont un SCP similaire aux parents tout-venant (Baiverlin et al., 2020 ; Blavier et al., 2020 ; Delhalle & Blavier, 2023).
Objectif : Notre étude a pour but d’investiguer plus précisément l’impact de l’abus sexuel sur le SCP, en prenant en compte l’effet cumulatif de la maltraitance.
Méthode : Notre échantillon était composé de 1904 mères d’enfants âgés entre 3 et 8 ans. Il leur était demandé de remplir un formulaire en ligne comprenant une fiche sociodémographique, le Childhood Trauma Questionnaire – Short Form, le Questionnaire d'Auto-Évaluation de la Compétence Éducative Parentale, la Connor and Davidson Resilience Scale et le Relationship Scale Questionnaire.
Résultats : Le vécu d’abus sexuel infantile impacte le SCP des mères quand il se produit dans des situations d’abus multiples et sévères. En outre, la sécurité d'attachement de la mère, sa confiance en soi, sa tolérance aux affects négatifs et sa ténacité apparaissent comme des facteurs de protection importants, permettant le développement du SCP malgré un vécu de maltraitance infantile.
Implications cliniques : Nos résultats appuient l’importance de prendre en compte la trajectoire traumatique des mères. Ensuite, ils suggèrent de mettre en place des prises en charge sensibles au SCP auprès des mères victimes de maltraitance infantile. Pour ce faire, il est important que le clinicien renforce les comportements positifs des mères, plutôt que de critiquer leurs comportements négatifs. Aussi, les résultats suggèrent la pertinence d'un travail sur le vécu personnel des mères.