[fr] La philosophe Florence Caeymaex est Conseillère de la Rectrice à l’éthique et aux politiques d’égalité et vice-présidente du Comité consultatif de bioéthique de Belgique. Elle présente son travail en humanité médicale, c’est-à-dire le champ de connaissance formé par les sciences humaines et sociales pour parler de médecine ou de soin. Elle s’intéresse au soin logopédique et collabore avec des vocologistes pour réfléchir le soin comme un phénomène illuminé à partir de différents ancrages théoriques.
Nous discutons des spécificités philosophiques de la logopédie, c’est-à-dire la circularité épistémique entre le milieu clinique et le milieu recherche. Ces deux milieux se nourrissent mutuellement et la reconnaissance de leurs spécificités doit aller avec la fluidification de leurs échanges. La seconde spécificité est l’intérêt au langage et à son utilisation pour la vie individuelle et sociale.
Nous commentons ensuite le rôle de décentrement de la philosophie. Sont d’abord évoqués, entre autres, des auteurs comme Foucault et Canguilhem pour parler du rôle de différentiation, de classification et de normalisation du monde social par la médecine, surtout via les distinctions sain/pathologique puis normal/anormal. Ces distinctions induisent des rapports de pouvoirs implémentés par les normes.
Une deuxième forme de décentrement est celui mené par les théoriciennes féministe du care. Ces autrices montrent que le soin est l’ensemble des pratiques qui visent à l’amélioration et à la perpétuation de l’existence et du bien-vivre. Il est constant, intégré dans l’ordinaire et inégalement distribué selon les degrés de vulnérabilité. Le soin médical est donc remis dans une économie du soin parmi d’autres.
Le queer, dans ce cadre, devient un outil d’interrogation des normes et de décentrement.
Research Center/Unit :
RUCHE - Research Unit for a life-Course perspective on Health & Education - ULiège
Disciplines :
Social & behavioral sciences, psychology: Multidisciplinary, general & others