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Abstract :
[fr] RésuméConsidérée par la Vision 2020 du Rwanda comme premier moteur de croissance économique et de réduction de la pauvreté, l’agriculture rwandaise se prépare à rentrer dans une phase demutations profondes de transformation et de modernisation de ses systèmes de production de subsistance pour s’ouvrir au marché. Pour passer d’une agriculture de subsistance à une agriculture commerciale, beaucoup d’enjeux et de contraintes du secteur agricole, variant et ne se faisant pas sentir avec la même acuité, d’une région à une autre, méritent d’être identifiés et analysés avant de passer à l’action. Pour appréhender le sujet une étudedocumentaire détaillée a été réalisée sur la zone et sur le contexte agricole rwandais en général suivie d’une série d’enquêtes sur terrain. Celles-ci reposent sur un échantillonnageraisonné de 4 secteurs (deux de basse altitude et deux de haute altitude) représentatifs de la diversité agro-bioclimatique et socioéconomique de la région dans chacun des deux districtsde la zone de GIKONGORO. Tenant compte du nombre d’unités de production présentes dans chaque secteur, les ménages ont été aléatoirement choisis dans les 8 secteurs retenus demanière à atteindre un effectif de 210 unités de production, pour recueillir leurs opinions sur les contraintes rencontrées, leurs stratégies de production et leurs desiderata en lien avec ce que les services agricoles conduisaient. Les problèmes relevés sont nettement complexes et semblent avoir pour facteur-racine la rupture de l’équilibre « ressources naturelles/population », principal risque pour la croissance économique à long terme et la lutte contre la pauvreté. Le premier constat de cette étude est que les mutationsdémographiques, économiques, sociales ou culturelles qui ont affecté, depuis des décennies la zone de GIKONGORO, n’ont pas pu parallèlement, induire une dynamique organisationnelle quise traduirait aussi par le développement et le renforcement des capacités des paysans et des organisations interpellées par les nouveaux enjeux du développement rural. Sur le planagronomique, la principale contrainte sur laquelle convergent toutes les préoccupations des agriculteurs, est celui d’un appauvrissement critique des sols. Celui-ci est principalement dû àune surexploitation des terres liée aux faibles superficies disponibles, aux difficultés d’extension des terres de culture et à l’incapacité des agriculteurs qui, faute de moyens, nepeuvent restituer au sol ce que les cultures exportent. Les pâturages naturels n’étant plus disponibles en plus de la faible production fourragère dans la zone, la taille des troupeaux asensiblement diminué et la production du fumier est faible. Sur des sols naturellement pauvres, érodés et très acides de GIKONGORO, le facteur limitant de la production agricole estavant tout la quantité de la fumure organique disponible sans laquelle tout investissement dans l’amélioration de la fertilité des terres ne constitue qu’un gaspillage économique. Sur le plan de fonctionnement socioéconomique, les résultats de ce travail révèlent que 39% des exploitations sont très pauvres, procurent des revenus relativement inférieurs au seuil de reproduction et au seuil de survie pour certaines d’entre elles et présentent une tendancegénérale à la régression. Evaluées à 47%, les exploitations à dominance agriculture procurent des revenus légèrement supérieurs au seuil de reproduction et montrent une tendance à la stagnation et se reproduisent à l’identique. Seulement 14% des exploitations de GIKONGORO sont en développement. Soutenues par des ressources extérieurs, elles produisent des revenus nettement supérieurs au seuil d’accumulation. Elles ont des capacités d’investissement relativement importantes et présentent une tendance générale à l’élargissement.