Evaluation du fonctionnement sexuel des couples avant une prise en charge en Procréation Médicalement Assistée (PMA)

Le désir d’enfant est un projet recherché par la plupart des couples et est un facteur essentiel au maintien de la relation conjugale. Cependant, 10 à 18 % des couples (1 sur 6) en Europe sont infertiles et présentent une impossibilité d’obtenir une grossesse après 12 mois ou plus de rapports sexuels réguliers non protégés et la plupart d’entre eux ont recours à la procréation médicalement assistée (PMA). Dans un contexte d’infertilité, l’acte sexuel se focalise davantage sur la fonction procréative de la sexualité souvent au détriment de la fonction relationnelle et hédonique. Plusieurs revues systématiques de la littérature ont mis en avant que l’infertilité augmente de manière significative les dysfonctions sexuelles. Cependant, les études incluent dans ces recherches ont évalué la présence ou l’absence de dysfonctions sexuelles uniquement à l’aide de questionnaires auto-rapportés. Par ailleurs, l’équipe des centres PMA est souvent constituée de gynécologues et de psychologues peu formés à la sexologie et le fonctionnement sexuel des patients n’est généralement pas évalué avant le début des traitements. Force est de constater que parler de sexualité reste un sujet difficile à aborder et suscite encore un certain malaise. Afin de mieux comprendre la complexité du changement de comportements sexuels des patients infertiles, une étude qualitative et multicentrique utilisant une méthode mixte a été implémentée pour la première fois dans deux centres de fertilité en Belgique. Sur base des entretiens sexologiques menés auprès d’hommes et de femme infertiles (n=47), nous présenterons le type et la prévalence des dysfonctions sexuelles présentes avant le début de la PMA en les discutant avec les données recueillies aux questionnaires. L’objectif futur est de développer des prises en charge multidisciplinaires où la sexologie clinique est intégrée dans le parcours de soins.