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Abstract :
[fr] Une recherche sémiologique sur 170 enfants a individualisé : le "mal-être en situation d'être seul". Un malaise apparaît lorsque le sujet est seul. Voici son décours développementale. Certains bébés réclament une présence physique pour s'endormir. Vers 2,5 ans, l'enfant connaît une séparation difficile lors des premiers jours d'école. Vers 5 ans, l'enfant n'aime pas jouer seul dans une pièce sans la présence d'une autre personne ou d'un animal, et s'il le fait, il cherche à savoir en permanence où se trouve l'adulte. À l'endormissement, l'enfant appelle souvent, sort de la chambre. La nuit, il voudrait rejoindre les parents. Vers 8 ans, il n'aura pas de difficultés à quitter la maison et à se séparer de ses parents pour aller jouer avec des copains du quartier, mais il sera beaucoup plus mal à l'aise si l'un de ses parents quitte momentanément la maison. Vers 9 ans, la symptomatologie se limite à celle retrouvée chez l'adulte : un sentiment vague de mal-être à l'endormissement. L'adulte a des difficultés à mettre des mots sur ce ressenti qui est sans représentation : du "vide" ou un "rien". Il cherche à retarder la mise au lit, à s'occuper au lit pour éviter ce ressenti, et à s'endormir rapidement de fatigue. L'adulte qui ressent ce "mal-être" en journée va le contrer par 4 moyens : 1. activités 2. apport sensoriel (radios ouvertes, TV), 3. remplir son "monde interne" par la lecture 4. un animal de compagnie.
Le "mal-être en situation d'être seul" :
A) Est à distinguer de l'angoisse de séparation
B) Est corrélé à un retard d'apparition des repères temporels, non pas séquentiels ou notionnels, mais dans l'appréhension subjective du temps : "goûter anticipativement ce que dure un certain laps de temps"
C) Il serait lié à un manque d'efficience d'un support neurophysiologique permettant l'évaluation de la longueur du temps : "la jauge interne d'évaluation anticipative du temps"
D) Ceci expliquerait qu'il ne suffit pas à l'enfant d'avoir des représentations pour acquérir le sentiment subjectif d'une permanence mais qu'il faut y joindre ce "feeling" du temps
E) Il est systématiquement présent dans la bipolarité sans en être pathognomonique. Il se retrouve à l'état isolé et dans d'autres entités nosologiques. A minima, il est une caractéristique de la personne.
Name of the research project :
Thèse de doctorat en sciences médicales : recherche sémiologique dimensionnelle et développementale en pédopsychiatrie