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Abstract :
[fr] Le rire n’est pas que pure détente. Il est bien souvent lié à la tension, au danger. Il peut résulter du relâchement qui fait directement suite à une situation critique – mécanisme qu’Alain Vaillant identifie comme le rire de décompression. Par ailleurs, le rire introduit une médiation par rapport au réel, qu’il tend à faire apparaître sur le mode distancié du spectacle. Qu’en est-il alors lorsque la fiction vient se mêler de ces deux paramètres du danger et de la spectacularisation du réel ?
À l’intersection de ces éléments, je propose d’examiner le cas des dystopies recourant au rire. Par dystopie, j’entends une fiction du collectif qui met en crise l’avenir proche, en réunissant généralement trois caractéristiques : vraisemblance, pessimisme et représentation du social dans sa globalité, que ce soit au niveau de la ville, du pays ou du monde. A priori, ce corpus semble contreproductif, tant les scénarios du pire ne sont guère souriants. Pourtant, bon nombre de ces fictions textuelles et audiovisuelles, de nature caustique et malaisante, font aussi usage de formes humoristiques.
Dans un contexte qui semble rattrapé par les pires scénarios politiques, écologiques et sanitaires, la dimension alarmiste de la dystopie entre ainsi parfois en résonance incongrue, apparemment paradoxale, avec le rire. Serait-on passé du rire de l’absence de danger au rire du danger lui-même ? Pour le déterminer, il faut considérer la poétique et les représentations de ces fictions pessimistes recourant au rire, selon plusieurs modalités identifiables : ludique, satirique ou thématique.
Event organizer :
structure fédérative MÉDIALECT (Hakima Megherbi, Angélique Christaki, Judith Cohen, Rym Chaabouni et Valérie Stiénon)