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Abstract :
[fr] Les relations diplomatiques du Cinquecento reposent sur l’échange d’objets de toutes sortes (œuvres d’art, livres, parfums, animaux, nourriture). Ces « objets » permettent de véhiculer des messages politiques qui ne sont parfois pas dicibles par les acteurs diplomatiques, qu’ils soient ambassadeurs ou agents informels. Ces dons ont trop souvent été étudiés dans une perspective disciplinaire qui empêche d’en saisir toutes les facettes. Les historiens de l’art se sont particulièrement intéressés à la matérialité et aux spécificités formelles des objets échangés. Les historiens, quant à eux, ont attesté l’importance de la pratique sans trop s’attacher à la typologie de ces objets.
Ma communication entend montrer la fécondité d’une étude qui recourt aux méthodes de l’historien et à celles de l’historien de l’art pour mener une analyse globale de la pratique du cadeau offert dans le cadre de relations diplomatiques. À partir d’un cas d’étude, le don d’une sculpture de Michel-Ange au ministre espagnol Cobos par le duché florentin en 1537, je tâcherai de montrer comment il est possible de produire une analyse qui porte autant sur les dynamiques sociales créées par le don (acteurs et circonstances) que sur la nature même des objets échangés.
Ces réflexions, qui sont au cœur de ma thèse, questionnent la perméabilité des frontières disciplinaires entre histoire et histoire de l’art. Dans quelles mesures ces deux disciplines proches dialoguent-elles assez ? Recourir aux méthodes de l’une et de l’autre, est-ce là pratiquer une réelle interdisciplinarité ? Ma communication abordera ces questions notamment à partir de mon parcours de jeune chercheur et des difficultés rencontrées pour maîtriser ces deux champs du savoir que sont l’histoire et l’histoire de l’art.