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Abstract :
[fr] Dans la première séance – Sophie Calle (vue – 07.02) – après une brève introduction sur le lien de l’art contemporain aux cultures sensibles, on examinera la question de la vision à partir du rapport que nous entretenons à la couleur. On repartira ensemble des leçons éblouissantes que Gilles Deleuze a consacrées à la peinture, et à l’expérience de ce qu’il appelle la « catastrophe » en peinture, et qui est liée au problème de la sensation. Comment le peintre parvient-il à conquérir la couleur, à faire « monter » la couleur dans sa toile ? On (re-)découvrira le travail de l’artiste Ann Veronica Janssens, qui permet de comprendre très concrètement « l’insondable intensité de la sensation » (l’expression vient du philosophe Roland Breeur). Mais si les couleurs peuvent parfois être « purement visuelles », comme elles le sont chez Janssens, elles peuvent aussi en peinture être traitées de manière à déclencher chez le spectateur une réaction « haptique » - elles sont alors tellement matérielles, tellement « déposées » qu’on croit pouvoir les toucher. Finalement les couleurs sont-elles seulement visuelles ? Dans quel cas s’articulent-elles (ou repoussent-elles) d’autres modalités sensorielles ? Avec Sophie Calle, et son projet Les aveugles, on verra qu’une personne objectivement dépourvue de vision peut tout de même développer à l’égard des couleurs des attachements et des préférences très fermes. Par où passent ces préférences ?
Commentary :
L’ISELP est une plateforme qui encourage l’interaction entre les artistes, les chercheur.se.s et les publics. L’Institut génère des expériences sensibles et conceptuelles par le biais de l’art, afin d’interroger les enjeux de société et de générer du savoir et du lien social.