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Abstract :
[fr] Le cinéma capture le réel, dit-on. Rien n’est plus faux que cette assertion. Il re-présente, parfois, certains éléments du réel, au sens où il les présente à nouveau, mais sélectionnés, transformés, découpés, remontés, coloriés, blanchis, noircis, saturés, atténués, déformés, reformatés, anamorphosés, filtrés, améliorés, abîmés, sublimés… Pour écrire le mouvement du monde, le cinéma(tographe) a développé ses outils, ses techniques, ses figures de style et d’expressivité, devenant capable de dépasser la question de la restitution du réel pour en proposer une poétisation. Les formalistes russes des années 1920 proclamaient déjà que la chose artistique devait remplacer la chose visible. Le cinéma montre autrement, avec une intensité nouvelle, à ce point différente qu’en représentant le monde il en crée de nouveaux, déployant une infinité de multivers.
Richement illustrée, cette conférence introductive proposera un premier panorama essentiel de problématiques d’écritures cinématographiques, articulant procédés techniques et figures esthétiques (formats d’image, compositions du cadre et de sa mise en mouvement, pensées du flux des images, réinventions de la lumière et de la couleur…) pour mieux comprendre les enjeux et les singularités des formes filmiques.
La conférence sera suivie de la projection du film de Jean Epstein, "La Glace à trois faces" (1927) et de son commentaire analytique.