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Abstract :
[fr] Cet ouvrage comble un manque : penser philosophiquement l’Etat social. Les courants dominants de la philosophie politique – le libéralisme, le marxisme, le « poststructuralisme » – ne sont pas équipés pour saisir le sens politique de l’Etat social qui, au sein de la société capitaliste, a réussi à arracher aux forces du marché l’essentiel de ce qui conditionne le bien-être des individus.
La nécessité et l’urgence d’une réflexion philosophique sur l’État social s’imposent pourtant, à l’heure où le démantèlement de ses trois leviers (la sécurité sociale, les services publics et le droit du travail) est le révélateur d’une crise de civilisation qui menace désormais nos supports d’existence les plus fondamentaux.
Comment cette institution de démarchandisation des sphères de la reproduction sociale (éducation, santé, etc.) s’est-elle imposée, avant que la contre-révolution conservatrice ne lui substitue une gouvernementalité « nationale-libérale » de type sécuritaire et identitaire ? Quelle est la nature de la violence décivilisatrice propre au capitalisme néolibéral ? Quelles « stratégies de civilité » et de dissensus peut-on lui opposer ? Un nouveau Pacte social et écologique est-il possible ?
En répondant à ces questions, l’ouvrage voudrait convaincre le lecteur de l’actualité de l’Etat social au regard des trois grands défis civilisationnels du XXIe siècle : le soin (care), l’environnement et les identités subalternes – dont l’enjeu commun est l’entretien des relations conditionnantes qui rendent possible toute émancipation. Epicentre politique des luttes anticapitalistes contemporaines, l’Etat social est le marqueur central de la bifurcation historique face à laquelle nous nous trouvons.