Le recours aux plantes médicinales à Madagascar

Madagascar, une grande île au large de l’Afrique, est un pays avec un immense territoire mais aussi une biodiversité immensément riche. Cette richesse biologique unique est due vraisemblablement à l’évolution en vase clos, loin des grands prédateurs et mammifères herbivores que l’on trouve en Afrique ; mais également par l’existence de reliefs, écosystèmes et régions bioclimatiques variés qui hébergent cette biodiversité. Et à tout cela s’ajoute, au fil du temps, les apports des explorateurs, des voyageurs, des commerçants et des migrants venus de l’extérieur qui ont peuplé l’île au cours de son histoire.
Les populations ont toujours vécu en symbiose avec la nature qui les entoure. Elles ont obtenu de la nature tout ce dont elles ont besoin dans la vie courante, comme la nourriture, les matériaux de construction et aussi les remèdes pour se soigner. En effet, les différentes communautés de l’Île savaient se soigner depuis toujours. Pour cela, elles ont eu recours à ce que la nature leur offrait, en particulier les plantes, et cela bien avant l’arrivée de la médecine occidentale.
L’importance de cette « médecine » pour la population est telle qu’à l’époque de la royauté, l’utilisation et la vente des remèdes traditionnels firent déjà l’objet d’encadrements. Mais à l’arrivée du christianisme, puis de la colonisation, les médecines traditionnelles furent bannies. Il fallut attendre les années 2000 et les recommandations de l’OMS pour voir le gouvernement prendre des initiatives pour rendre ses lettres de noblesse à la médecine traditionnelle et essayer d’encadrer la « filière ». Des initiatives qui ne sont pas toujours suivies sur le terrain. Ainsi, le souhait du gouvernement d’intégrer la médecine traditionnelle dans le système de santé officiel se heurte parfois aux méfiances et appréhension réciproques des acteurs concernés.
Pourtant de nombreuses enquêtes ethnobotaniques effectuées à travers tout le pays révèlent bien l’importance que représentent les thérapies traditionnelles et l’usage des plantes médicinales pour la population jusqu’à nos jours. Cela est particulièrement vrai pour les communautés des villages reculés, mais également pour la population des villes. Ces différentes communautés continuent de recourir à ces plantes médicinales pour traiter les maladies courantes et presque communes aux différentes localités à Madagascar, notamment la diarrhée, la gastralgie, les infections respiratoires et la toux, le paludisme ainsi que pour le traitement des plaies.