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Abstract :
[fr] L’objectif de la recherche consiste à comprendre l’évolution des mécanismes cognitifs et sociaux qui sous-tendent la persistance de l’emprise ainsi que les mécanismes aidant à la sortie de celle-ci.
Sortir d'une relation d’emprise n’apparaît pas comme une action instantanée, elle ne peut donc s’interpréter à l’aune d’un éloignement ou d’une rupture du lien affectif qui lie la victime à son auteur. Cet affranchissement s’inscrit dans la temporalité. Prendre en compte cette temporalité revient à considérer que les processus de sortie, dont les durées varient selon les vécus des femmes victimes, se conçoivent comme une succession d’étapes qui jalonnent leur parcours.
D’une part, l’individu est replacé dans le contexte social et le système juridique établi. Ce niveau macroanalytique correspond à la structure des opportunités judiciaires et politiques qui influent sur les choix stratégiques et par lesquelles le corps social organise les réponses aux violences entre partenaires intimes. D’autre part, l'évolution du réseau social des personnes est étudiée. Le niveau mésoanalytique correspond aux structures relationnelles composées par les relations sociales des femmes victimes. À côté de ces deux niveaux vient s’insérer le point de vue individuel. Les données collectées sur le plan microanalytique se réfèrent à l’interprétation subjective par laquelle les femmes victimes d’emprise donnent du sens aux événements vécus.
La démarche adoptée est avant tout compréhensive et appelle une méthodologie qualitative. Cette méthodologie permet d’apprécier, selon une perspective interprétative, comment des femmes victimes vivent subjectivement l’emprise exercée par un (ex-) partenaire masculin.