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Abstract :
[fr] A l’heure d’une urgence climatique avérée et protéiforme, la question de la circularité des villes est plus que jamais d’actualité. Des chercheurs tels que Dominique Bourg et Sabine Barles ont démontré la nécessité d’amener une lecture globale des flux de matières et d’énergie afin de questionner la façon dont la transition écologique est adoptée par les pouvoirs publics occidentaux.
On trouve des ambigüités dans le récit du vitrage architectural. Jusqu’à récemment, le secteur a toujours eu intérêt à recycler le verre issu de chantiers de déconstruction et démolition (Palaude et Lagabrielle, 2019). A l’heure actuelle, il existe des lacunes au niveau des connaissances sur la manière dont le cycle de vie des châssis et vitrages a évolué à travers l’histoire.
L’une des hypothèses est donc que l’actuelle fenêtre, ou produit verrier, relève plutôt de l’équipement technique que du matériau de construction. Les recherches de Sabine Barles sur le métabolisme des villes du XIXe siècle illustrent les liens entre industrialisation, techniques, et linéarisation de l’économie des villes. Elle définit la technique comme constituant « en particulier le medium entre les humains et leur environnement proche ou lointain. Elle s’étend du geste aux dispositifs infrastructurels et numériques, et participe de la constitution d’une interface toujours plus épaisse entre les sociétés humaines et la biosphère. » (Barles, 2017)
Le vitrage architectural constitue donc un « objet technique » (Simondon, 1958), dont le secteur industriel est soumis à une forte concurrence et dont la croissance repose sur une innovation technologique constante. La manière dont ces « objets techniques » sont traités dans les projets d’architecture est porteuse de sens. A travers leurs propriétés techniques, les éléments architecturaux vitrés sont à la fois symboles de consommation, notamment d’énergies fossiles dans l’habitat moderniste, de performance énergétique, mais également de bioclimatisme et de contre-culture, dans des projets alternatifs. Cette approche permettrait de mieux cerner et de comprendre les ambiguïtés du cycle de vie des éléments vitrés actuellement.