XIXe siècle, la serre se greffe à l’habitat : récit d’un succès industriel dans une Belgique en révolutions

Les fondements même de la discipline architecturale étant la protection des éléments extérieurs, le développement des techniques modernes de confort et l’usage des énergies fossiles permettent à un certain public de s’affranchir du rythme des saisons. Ces progrès permettent notamment à la serre horticole de se greffer à l’habitat, formant de nouvelles typologies architecturales : le jardin d’hiver et la véranda. La nature s’invite alors dans les espaces de vie, ou ceux-ci s’étendent vers le jardin.
Ces objets architecturaux nouveaux, adulés par artistes et poètes, témoignent de la fin d’une époque et le début d’une nouvelle : une société industrialisée marquée par des progrès sociaux, mais également le basculement vers l’anthropocène. Alors que se développe un nouveau rapport à la nature, entre connaissance et contemplation, de premières voix écologistes s’élèvent en contestation du système industriel. Pendant ce temps, la serre intégrée et ses dérivés – tels que l’orangerie, puis le jardin d’hiver, la véranda, l’oriel, la verrière – rencontrent un succès fulgurant en Europe, notamment à Bruxelles.