Jean-François Champollion. Un déchiffrement modèle

Deux cents ans après les faits, le déchiffrement des hiéroglyphes égyptiens par Jean-François Champollion demeure le parangon de tout déchiffrement . Si les écritures cunéiforme, maya ou aztèque constitueront, à sa suite, des réussites fameuses en la matière, l’exploit de Champollion est fondateur, en ce qu’il convoque tous les ingrédients nécessaires pour parvenir à lire une écriture inconnue. Il a ainsi inspiré non seulement des générations d’égyptologues, dont il inaugurait la science, mais aussi l’ensemble des spécialistes d’écritures inconnues. Dans cette contribution, je propose un exposé des étapes logiques qui sous-tendent le déchiffrement en fonction de cinq piliers : l’existence d’un corpus de textes suffisamment riche et d’un ou plusieurs documents bilingues, la formulation d’une hypothèse concernant la langue notée, une bonne connaissance du contexte culturel dans lequel les textes ont été rédigés et l’identification du type de système d’écriture auquel on a affaire.