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Abstract :
[fr] L’objectif de cette étude est de caractériser les pratiques et perceptions d’usage des antibiotiques et leur mode de gestion au sein des ménages et élevages dans la commune périurbaine de Mont Ngafula à Kinshasa en République Démocratique du Congo. Une approche systémique a été privilégié pour traiter ces questions. En premier lieu, nous avons identifié les différents acteurs et activités impliqués dans l’utilisation des antibiotiques, ensuite nous avons analysé les pratiques d’usage des antibiotiques et enfin, nous avons effectué une modélisation systémique et spatiale des acteurs et des activités.
La question de la réglementation d’approvisionnement et de distribution des médicaments vétérinaires apparait en effet complexe au regard du développement croissant des circuits informels des ventes des médicaments vétérinaires dont la qualité reste critiquée. Plusieurs catégories d’acteurs et activités impliqués dans l’utilisation des antibiotiques ont été identifiés par l’intermédiaire des responsables politico-administratifs, où les ménages et les élevages occupent une place non négligeable.
Les ménages et élevages contribuent à l’émergence et la diffusion de la résistance aux antibiotiques, soit directement d’après leurs pratiques d’automédication pour leur santé et celle de leurs animaux, soit indirectement d’après leurs modes de gestion des déchets et leur situation socio-économique. L’automédication des antibiotiques implique le non-respect des doses et contribue au niveau de la sélection des gènes de résistance chez les bactéries. Cette pratique est favorisée par plusieurs facteurs d’ordre socio-économique, culturel, religieux, structurel et de confiance entre les acteurs. Ces facteurs, notamment la pauvreté, font que les ménages et les élevages s’approvisionnent en antibiotiques auprès des marchés informels, dont la qualité reste incertaine et qui fait que l’achat de médicaments échappe entièrement au domaine médical ou même para-médical.