La microscopie virtuelle intégrée dans trois scénarisations pédagogiques contrastées : Mesure de l’impact sur le niveau d’hybridation, l’atteinte des objectifs et les usages

L’évolution des technologies éducatives a considérablement influencé les méthodes pédagogiques. L’enseignement de l’histologie se prête parfaitement à des innovations techniques et pédagogiques notamment par le recours à la microscopie virtuelle qui rend la navigation au sein de lames histologiques digitalisées est accessible partout et à tout moment.
Au sein de l’ULiège, les facultés de médecine, de médecine vétérinaire et des sciences ont intégré la microscopie virtuelle selon trois scénarisations pédagogiques contrastées. En faculté de médecine, le microscope virtuel est un outil intégré dans un MOOC. Les étudiants observent des lames où des structures histologiques sont à identifier et associées à des questions avec leurs réponses. Chaque module du MOOC est complétée par une séance en petits groupes d’étudiants. En faculté de médecine vétérinaire, les microscopies virtuelle et optique sont intégrées dans des activités en présentielle. Des lames histologiques balisées sont également mise à disposition mais les étudiants peuvent y intégrer leurs propres annotations. En faculté des sciences, les observations sont guidées par le biais de la microscopie optique en salle de travaux pratiques. Le microscope virtuel est proposé comme outil complémentaire de révision libre.
En respect de la théorie de l’alignement pédagogique, une réflexion à propos des objectifs, des méthodes et de l’évaluation a nourri chacune des innovations pédagogiques. Les objectifs de chaque faculté ont ainsi été décrits, reportés à la taxonomie de Bloom adaptée à l’Histologie et évalués spécifiquement.
L’outil d’autoévaluation HY-SUP a permis de singulariser les niveaux d’hybridation de chaque enseignement grâce à six critères : l’articulation présence/distance, l’accompagnement des apprenants, l’utilisation de ressources multimédia, la réalisation d’exercices, la communication entre étudiants et l’intervention d’experts. Lors de cette étude, nous avons démontré les limites de l’autoévaluation. L’objectivation des critères susmentionnés et de l’articulation de la microscopie virtuelle a permis aux enseignements d’être caractérisés d’« écosystème » en faculté de médecine et de médecine vétérinaire et de « métro » en faculté des sciences. Ces deux typologies, centrées sur l’apprenant, sont les plus riches de HY-SUP.
Des sondages de perception ont montré que les étudiants valident les scénarisations pédagogiques par rapport à leur niveau de satisfaction et d’efficacité. Le sentiment d’atteinte des objectifs pédagogiques n’est pas influencé par la scénarisation pédagogique. Seuls des niveaux d’acquisition les plus hauts dans la taxonomie de Bloom (repérer différentes incidences de coupes i.e. développer une vision tridimensionnelle) semblent actuellement poser problème pour certains étudiants en faculté de médecine et des sciences.
Les sondages ont également pu montrer que les étudiants emploient le microscope virtuel de manière différente. Au sein de la faculté de médecine vétérinaire, les étudiants exploitent le microscope virtuel de façon multiple : annoter des structures, faire des captures d’écran et visualiser des lames supplémentaires. Au contraire, les étudiants de la faculté des Sciences recourent au microscope digital pour un usage unique.
En conclusion, notre étude a permis de caractériser l’intégration de la microscopie virtuelle dans des scénarisations pédagogiques qui répondent aux besoins des étudiants et des enseignants dans une démarche d’enseignement d’excellence.