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Abstract :
[fr] Un constat clinique fréquent réside dans le fait qu’une analyse d’un protocole de Rorschach, pour « prendre vie », doit être en mesure de saisir une série d’éléments et observations cliniques qui « échappent » aux différentes formes de systématisation, telles que celle proposée par le Système Intégré (SI) d’Exner. Puisque ce type de système standardisé est inévitablement imprégné d’une certaine « mécanique », liée à la définition de catégories, d’indices chiffrés ou encore d’une marche à suivre pour l’interprétation (cf. le « pas à pas » du SI), le challenge clinique consisterait à fondre ces données dans la description d’une dynamique singulière, globale et écologique.
Dans cette optique, les apports d’Ernest Schachtel (1945, 1966), notamment sa notion de définition subjective de la situation d’examen, peuvent s’avérer utiles. En effet, Schachtel part du principe que toute situation, aussi standardisée soit-elle, fait l’objet d’une définition (plus ou moins implicite) par le(s) sujet(s) qui s’y engage(nt). Nous montrerons, à travers différentes séquences cliniques, comment cette notion peut être mobilisée pour contribuer à l’analyse d’un être-au-monde. Nous proposerons l’idée que les observations faites en s’inspirant de cette dimension peuvent entrer en dialogue avec les données « strictement » captées par le système standardisé. Nous montrerons en quoi l’approche de Schachtel et la façon dont nous proposerons de la mobiliser s’inscrivent fondamentalement dans une approche phénoménologique du test.
Enfin, nous réinscrirons la situation d’examen à propos de laquelle Schachtel écrit, dans une situation plus large : celle de l’hôpital psychiatrique. Nous questionnerons les implications thérapeutiques du compte-rendu d’évaluation psychologique.