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Abstract :
[fr] Introduction: La fatigue constitue l’un des symptômes les plus fréquents et invalidants de la sclérose
en plaques (SEP), et ce quelque-soit le stade de la maladie. Cette étude vise à identifier les effets
d’une tâche cognitive de longue durée sur l’apparition de la fatigue cognitive subjective et l’altération
des performances chez des patients SEP pauci-symptomatiques (ne présentant que peu/pas de
troubles).
Méthode: Dix patients atteints d'une SEP récente (< 5 ans) et 10 sujets de contrôles appariés sur l'âge,
le sexe et le niveau d'étude ont réalisé une tâche de Stroop informatisée comportant trois types
d'items (interférents, facilitateurs et neutres) pour un durée de 96 minutes. Avant de démarrer
l'épreuve, et après chaque période de 32 minutes, des échelles subjectives de somnolence (KSS) et de
fatigue (VASf), étaient administrées. Des analyses de variance pour mesures repetées par inférence
Bayésienne3 ont été réalisées afin d'évaluer le degré de vraisemblance des modèles comportant le
temps passé sur la tâche, le type d'item et le groupe pour expliquer les performances obtenues (temps
de réactions), ainsi que l'évolution des scores aux échelles subjectives.
Résultats: Concernant les temps de réactions moyens, le modèle Bloc+Item est le plus vraisemblable
(BF10=6.68e+56), avec un effet décisif du bloc et du type d'item (BFincl=4.85e+3 et 3.22e+14,
respectivement), les temps de réactions étant plus lents en fin d'épreuve et pour les items interférents.
Concernant la variabilité des temps de réactions, le modèle Bloc+Groupe+Item+Groupe*Item est le
plus vraisemblable (BF10=1.57e+12), avec un effet décisif du bloc et du type d'item (BFincl=6.44e+5 et
2.17e+10, respectivement), et un niveau de preuve très élevé pour les effet du groupe et de
l’interaction Item*Groupe (BFincl=31.35 et 96.34, respectivement). Les temps de réactions sont plus
variables chez les patients, pour les items interférents et en fin d'épreuve. Les patients sont d'autant
plus variables que les contrôles pour les items facilitateurs. Concernant les échelles subjectives, le
modèle le plus vraisemblable est celui comprenant le bloc pour la somnolence (BF10=4.73e+6) et le
modèle Bloc+Groupe+Bloc*Groupe pour la fatigue subjective (BF10=101,68). On observe une
augmentation du score des deux échelles au cours de temps.
Discussion: Nous observons bien les effets de fatigue cognitive attendus. Cette fatigue ne semble pas
différer entre patients et contrôles au niveau objectif mais au niveau subjectif. Toutefois, le niveau de
preuve quant à l'effet de la maladie sur l'apparition de la fatigue reste faible. Des analyses sur un
échantillon plus large sont nécessaires pour confirmer ces résultats.