L'effet Wagner et l'émancipation à l'opéra : pour sortir d'une aporie nietzschéenne

Ce chapitre étudie la critique nietzschéenne de l'effet wagnérien. Il s'agit d'analyser les contradictions inhérentes à la volonté de créer, par les oeuvres wagnériennes, un effet émancipateur sur le peuple. Autant Wagner que le jeune Nietzsche rejoueraient ainsi une posture pédagogique abrutissante dans le théâtre et l'opéra, alors même qu'ils reconnaissent une "vérité" au peuple allemand. Dans un second temps, Nietzsche critiquera cette tentative de créer un effet révolutionnaire par de grands tours métaphysiques ou mystiques. Cependant, il ne le fera que du point de vue de quelques esprits libres et on pourrait s'attrister de la limite apparente de cette critique (il resterait des êtres passifs). Nous souhaitons ici défendre que la critique peut en réalité être affinée dans les derniers ouvrages, et qu'elle prend pour sujet la représentation des oeuvres wagnériennes et les processus dialectiques d'aliénation qui s'y mettent en place. Ces processus créent de la passivité plus qu'il ne s'agit de la supposer inhérente aux individus.