rabbit; invasive species; modes of existence; lapin; espèce invasive; modes d'existence
Abstract :
[en] Oryctolagus cuniculus, the innocent European rabbit, makes a mess. When following the rabbit, disciplinary highways and mechanistic reasoning are of no use. It requires persistence to follow the rabbit into its burrows that branch out rhizomatically and unpredictably. The singularity of different modes of existence make any encounter with other interests, foxes, or other species of fleas or rabbits intense. Proliferations that are said to be “natural” are in fact processes of invention intricately entangled with human social worlds. Techniques, science, and rumors exacerbate these proliferations. The latter often bring about disproportionate and ineffective responses. The sympathy that the gentle European rabbit evokes has (mis)placed it as a human friend. But this is a friendship whose consequences can become calamitous. When studying this apparently insignificant species, we came across matters of huge concern and entanglement. Matters that are translations of contemporary “swear words” such as GMO, invasive species, biological control, bioterrorism, and species reintroduction. By following the forced migration of the bunny, nature is unveiled as a real battlefield. Yet we feel that these rabbit stories can only be relayed modestly. These brief stories unfold interdependences and call for urgent forms of reflexive inter-disciplinarity. How does the rabbit oblige us? The perplexity and joy it harnesses are worth reclaiming for both the realm of knowledge and of politics. [fr] En fait de désordre, Oryctolagus cuniculus, l'innocent lapin européen est très généreux. Pour le suivre, pas d'autoroutes disciplinaires ni de raisonnements mécanistes. Il faut se couler dans ses terriers : des rhizomes qui multiplient les bifurcations imprévisibles. Dans toute rencontre - autres intérêts, autre renard, comme autre espèce de puce ou de lapin - s’instaurent des modalités d’existence dont l'intensité tient toujours à des corrélations singulières. Les proliférations que l’on dit « naturelles » sont des processus d’invention intimement enchevêtrées dans les mondes sociaux humains. Elles sont démultipliées par les techniques, les sciences et les rumeurs, ces dernières appelant souvent des réponses aussi démesurées qu’inefficaces. La douceur d’Oryctolagus cuniculus, son capital de sympathie l’ont amalgamé aux amis de l’homme, mais c’est indubitablement un ami susceptible de devenir calamiteux. Capable aussi de tirer sa révérence dans les lieux où il a toujours été. En suivant cette espèce d’apparence insignifiante, nous découvrons les plus grandes inquiétudes, ou les plus grands désordres, que traduisent des « gros mots », des expressions contemporaines telles que OGM, espèces envahissantes, lutte biologique, bioterrorisme, réintroductions.
Avec les migrations forcées du lapin casanier, la nature se découvre comme de véritables champs de bataille. Pourtant le compte rendu de telles histoires ne peut, selon nous, que se livrer dans une posture modeste. Ce sont des récits « serrés », dépliant des modes d’interdépendance et appelant une interdisciplinarité qui ne peut se vivre que comme une forme urgente de réflexivité. Comment le lapin nous oblige-t-il ? La perplexité et la jubilation qu’il éveille méritent d’être revendiquées en symétrie dans l’ordre des connaissances comme dans celui des politiques.
Disciplines :
Life sciences: Multidisciplinary, general & others
Author, co-author :
Strivay, Lucienne ; Université de Liège - ULiège > Département médias, culture et communication > Département médias, culture et communication
Mougenot, Catherine ; Université de Liège - ULiège > DER Sc. et gest. de l'environnement (Arlon Campus Environ.) > DER Sc. et gest. de l'environnement (Arlon Campus Environ.)