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Contribution to collective works (Parts of books)
Evanescence, circulation, débordement des odeurs. La question du cadre dans l’art olfactif
Hagelstein, Maud
2021In Dalmasso, Anna Caterina; Pfeiffer, Natacha (Eds.) Corps/Cadre
Peer reviewed
 

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Keywords :
Olfaction; Art olfactif; odeurs; parfums; Sissel Tolaas; cadre
Abstract :
[fr] Pour obtenir une odeur attirante ou énigmatique, les nez habiles savent qu’ils doivent être prêts à composer avec des ingrédients qui ne sentent pas naturellement bon, susceptibles même d’être repoussants et de déplaire s’ils sont pris isolément. Dans une conférence initialement destinée à des enfants de 10 ans, la créatrice de parfums Mathilde Laurent évoque le récit d’un célèbre ouvrage de littérature jeunesse de Joseph Capek, Le gâteau cent fois bon, dont l’intrigue renforce ce constat : mélanger des ingrédients plaisants, en l’occurrence – comme les protagonistes de l’histoire en ont l’idée – cent ingrédients incontestablement appréciés des enfants, ne permet pas d’obtenir un résultat satisfaisant au goût. Echec total, l’estomac de l’un deux met quinze jours à s’en remettre. Pour imaginer un parfum inédit, en particulier s’il vise l’inattendu, un créateur doit savoir abandonner provisoirement ses goûts propres, et chercher les accords, le rythme ou la profondeur des essences retenues en associant l’agréable et le repoussant. Abandonner ses goûts implique de fréquenter des odeurs difficiles, en s’aventurant progressivement sur des territoires inconfortables, parfois jusqu’à l’immonde – mais précisément, pour recréer à partir de là des mondes odorants subtils. Comme l’avait montré Alain Corbin dans les années 1980 (Le miasme et la jonquille), les limites de l’insupportable ne cessent de toute façon d’être redéfinies culturellement. Les odeurs fécales (rejouées dans les parfums grâce à la patte de civette), les odeurs corporelles menaçantes (construites avec l’acide cuminique qui évoque la transpiration), les notes animales issues des glandes sexuelles (comme les célèbres molécules musquées), permettent contre toute attente – par combinaison avec des fragrances plus attendues – d’atteindre une beauté olfactive insoupçonnée, et provoquent parfois des effets très doux, que certains diront même soyeux, qui laissent comme un sillage bouleversant derrière celui ou celle qui porte le parfum. Car les odeurs ne tiennent pas en place. Il est de leur nature de s’échapper, ou au contraire d’insister (« d’où vient cette odeur qui me poursuit et me hante ? »). Pour cette raison, on n’invente pas des parfums sans pouvoir anticiper voire modéliser leurs mouvements, leurs débordements, leur évanescence. Dans cet article on posera la question du cadre et de sa mise en jeu dans les expérimentations de l’art olfactif (voir par ex. les oeuvres de Sissel Tolaas). Car l’odeur semble naturellement résister aux opérations classiques de cadrage et de mise en scène, de par son caractère évanescent, flottant, dépendant du mouvement, susceptible de débordements, propice à la circulation, etc.
Research Center/Unit :
Centre Prospéro
Disciplines :
Philosophy & ethics
Art & art history
Author, co-author :
Hagelstein, Maud ;  Université de Liège - ULiège > Département de philosophie > Esthétiques phénoménologiques et esth. de la différence
Language :
French
Title :
Evanescence, circulation, débordement des odeurs. La question du cadre dans l’art olfactif
Publication date :
2021
Main work title :
Corps/Cadre
Author, co-author :
Dalmasso, Anna Caterina
Pfeiffer, Natacha
Publisher :
Mimesis
Peer reviewed :
Peer reviewed
Available on ORBi :
since 22 August 2020

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