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Abstract :
[fr] L’opposition traditionnelle entre théorie et pratique dans le domaine de la transmission de l’art du théâtre se traduit sur le plan institutionnel par l’opposition entre écoles professionnelles et universités : aux premières, la formation des artistes, aux secondes, celle des penseurs ou des savants.
En porte à faux avec cette conception, le théâtre universitaire dispense, au sein des universités mêmes, une formation essentiellement pratique, que celle-ci s’inscrive dans un cursus ou pas. Etablissant des ponts entre recherche, théorie et pratique, ce que peu d’institution peuvent faire en même temps, comme nous le signalions déjà dans les actes de notre Congrès fondateur de Liège en 1994, le théâtre universitaire pourrait en conséquence constituer ce lieu de rencontre entre artistes et universitaires. Pourtant, cette articulation, souhaitée depuis quelques décennies, peine toujours à s’instaurer durablement. Quelles en sont les raisons ?
C’est à cette question que cette communication apporte des éléments de réponse en analysant la situation spécifique – nous ne la prétendons pas emblématique – que nous rencontrons à Liège avec, d’une part, le Théâtre Universitaire Royal de Liège (TURLg) et d’autre part, la Section d’art dramatique du Conservatoire Royal de Liège (CRLg), devenue aujourd’hui l’Ecole Supérieure d’Acteurs de Cinéma et de Théâtre de Liège, (ESACT).
Par la mise en parallèle de l’histoire de ces deux institutions liégeoises et en nous référant aux recherches menées par Pierre Bourdieu sur le champ artistique, nous tenons d'identifier les facteurs internes ou externes, ceux qui les ont rapprochées ou au contraire ceux qui les ont éloignées, et qui ont conduit à la situation d’aujourd’hui.