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Abstract :
[fr] La Contemporary theory of conservation de Salvador Munoz-Vinas a-t-elle marqué un changement de paradigme dans la façon dont nous pensons la conservation-restauration ? Les divergences d’approche entre conservation « continentale » et « anglo-saxonne », bien présentes déjà au milieu du XXe siècle, se sont-elles accusées ou résorbées ? Comment penser l’évolution de la discipline au XXIe siècle ?
L’Amérique latine, l’Asie, l’Afrique, ont, depuis un quart de siècle, acclimaté des concepts et des pratiques à leur réalité : leur expérience est à même d’enrichir notre réflexion. Les apports scientifiques, les nouvelles technologies, y compris de l’information, -bientôt, l’intelligence artificielle- invitent à repenser l’interdisciplinarité en un sens plus large, incluant les sciences humaines et sociales, mais aussi l’éthique. La conservation de demain sera en effet « soutenable », équitable, durable -non dissociable des grands bouleversements politiques et sociaux qui s’annoncent.
Dans ce contexte, on peut s’interroger sur le rôle des institutions et des centres de formation dans la réflexion sur l’acte de restaurer . Leur rôle fédérateur, leur visibilité en font des acteurs majeurs de la re-conceptualisation de la discipline, et de sa reconnaissance. Loin d’être une citadelle assiégée ou battue par les flots, la conservation qualifiée de « classique » présente tous les atouts d’une caravelle ; elle connaît son port d’attache, ses horizons sont ouverts, et sa riche cargaison mérite un inventaire.