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Abstract :
[fr] Dès les année septante, et l’introduction d’animaux de compagnie dans des hôpitaux psychiatriques (Corson, O’Leary Corson & Gwynne, 1975), il a été noté que la présence animale transforme les environnements humains, qu’elle humanise les hôpitaux, modifie l’atmosphère émotionnelle, et altère la manière d’être au monde des patients. Dans son analyse du travail clinique avec son chien Moogli, Nadine Fossier-Varney (2016) parle de « réanimation psychique » pour désigner ce qui se produit chez une résidente grabataire suite à l’introduction, auprès d’elle, de Moogli. D’autres travaux insistent sur l’augmentation de la confiance en soi, sur le développement sensori-moteur (Wuang & al, 2010) ou sur la transformation progressive du rapport à l’autre qui s’élabore au fur et à mesure que des patients rencontrent des animaux dans un contexte de soin. Selon nous, ces « effets thérapeutiques » doivent se comprendre en relation avec le mode de communication qui s’établit avec les animaux, c’est-à-dire le mode du sentir. En nous appuyant sur les travaux de Stern (2037) et de Roustang (2014), ainsi que sur la notion de soi interpersonnel de Neisser (1988), nous avons fait l’hypothèse que la communication corporelle avec les animaux altère l’expérience du soi interpersonnel en mobilisant des modalités essentiellement corporelles de l’être-avec autrui. Pour avancer plus avant dans notre compréhension des « effets thérapeutiques » des animaux, nous avons entamé une étude empirique portant sur l’expérience de la rencontre avec un animal. Menée via des entretiens de microphénoménologie, l’étude a pour ambition d’explorer l’expérience de la rencontre dans sa dimension corporelle (en quoi l’expérience que je fais de mon corps est-elle affectée par la présence animale ?) et intersubjective. L’exposé présentera les premiers résultats de cette étude.
[en] As early as the seventies, and the introduction of pets into psychiatric hospitals (Corson, O'Leary Corson & Gwynne, 1975), it was noted that the animal presence transforms human environments, that it humanizes hospitals , alters the emotional atmosphere, and alters the way of being in the world of patients. In her analysis of the clinical work with her dog Moogli, Nadine Fossier-Varney (2016) speaks of "psychic resuscitation" to describe what happens to a bedridden resident following her introduction of Moogli. Other works emphasize increasing self-confidence, sensory-motor development (Wuang & al, 2010) or the gradual transformation of the relationship to the other as it develops as patients encounter animals in a care setting. In our opinion, these "therapeutic effects" must be understood in relation to the mode of communication that is established with animals, that is to say the mode of feeling. Drawing on the work of Stern (2037) and Roustang (2014), as well as Neisser's (1988) notion of interpersonal self, we hypothesized that bodily communication with animals alters the experience of interpersonal self by mobilizing essentially bodily modalities of being-with others. To further our understanding of the "therapeutic effects" of animals, we have begun an empirical study of the experience of encounter with an animal. Conducted via interviews with microphenomenology, the study aims to explore the experience of encounter in its bodily dimension (how is my experience of my body affected by the presence of animals?) And intersubjective . The presentation will present the first results of this study.