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Abstract :
[fr] Nous aurons recours, lors de cette communication, à la dialectique obéissance/désobéissance pour appréhender certains aspects du rapport au corps des personnes présentant un diagnostic de « trouble de personnalité borderline ». Si, à certains égards, la personne borderline semble utiliser son corps comme un outil de contestation, révélant son rapport limite à la normativité – évoqué notamment par Stanghellini (2013) et Englebert (2018), à d’autres égards, elle semble tenter désespérément de faire obéir ce corps (dé)possédé. Nous tenterons de compléter les propositions issues de la psychopathologie phénoménologique et proposerons de mobiliser la notion de « (dés)obéissance du corps » dans un double rapport : celui du sujet à la société, et celui du sujet à lui-même.
Notre exposé permettra d’aborder cette prise fondamentale sur le monde et sur soi dont la personne borderline se sent, apparemment, souvent dépourvue, et les efforts déployés pour tenter de la retrouver. Enfin, nous opérerons une transition vers le thème de la culpabilité, qui fera l’objet de notre conclusion. En effet, cet éprouvé, bien que souvent considéré comme absent du paysage psychique des personnes borderline (Fuchs, 2007 ; Kimura, 1992 ; Stanghellini & Rosfort, 2013), est pourtant fréquemment verbalisé par ces dernières. C’est précisément, nous semble-t-il, après la perte de contrôle (ou désobéissance) du corps, élevée à son paroxysme et contribuant à l’apparition de diverses manifestations symptomatiques spectaculaires (notamment agressives), que ces récits de culpabilité sont produits. Nous mettrons cette « culpabilité » borderline en perspective avec le modèle de la culpabilité névrotique sur fond d’obéissance et de désobéissance du corps.
Event organizer :
Centre Hospitalier Universitaire Vaudois (CHUV), Université de Lausanne (Friedrich Stiefel), Université de Liège (Jérôme Englebert)