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Abstract :
[fr] Cette communication présente le second volet d’une recherche sur les pratiques sexuelles forcées et les agressions sexuelles rapportées sur le campus d’une université Belge francophone. Après avoir envisagé lors d’un précédent Congrès du CIFAS la question de la tolérance à l’égard de certains comportements sexualisés imposés et du sentiment de sécurité ressenti sur le campus, cette seconde partie s’attache à décrire la fréquence et le contexte des comportements sexuels forcés.
L’étude a été menée sur un échantillon par quota (n= 497) par facultés, par sexe et par année d’étude. Un double questionnaire de victimisations et d’agressions sexuelles auto-révélées a été proposé. La partie relative aux expériences sexuelles subies et commises a été construite sur la base du Sexual Experience Survey et de la Sexual Coercion in intimate relationships Scale. Les différentes variables contextuelles étudiées sont issues de la littérature. Sont analysés la faculté et l’année d’études, la fréquentation de soirées étudiantes, la situation affective, le nombre de partenaires, la consommation d’alcool, le lieu de l’agression, le type de vêtements portés par la victime au moment de l’agression et le lien entre l’auteur et sa victime.
Entre autres résultats, près de 6 % des étudiant(e)s ont déjà entretenu une relation sexuelle génitale non voulue et 19 % ont fait l’objet d’une tentative de relation non souhaitée. La contrainte physique a été présente dans 2 % des situations visant à obtenir des contacts sexuels et la menace dans près de 5%. 16 % des étudiant(e)s reconnaissent également avoir été incité(e)s à consommer jusqu’à l’ivresse dans le but d’obtenir de leur part des gestes à caractère sexuel, dont prêt de 4% pour des rapports sexuels génitaux. Le comportement est posé par un proche de la victime (83%), le partenaire ou un autre étudiant, habituellement en soirée ou au domicile de la victime ou de l’auteur. L’imprégnation alcoolique joue un rôle important puisque près de 65% des agresseurs et des victimes étaient sous l’emprise de l’alcool lors des faits. Par contre, on note que la fréquentation ou non de soirées étudiantes, la situation affective, la faculté ou l’année d’études ne sont pas significatives en tant que facteurs de risque ou de protection.
La communication se termine par une mise en lien des deux volets de la recherche, à savoir le partage de théories implicites sexistes et l’imposition de pratiques sexuelles.