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Abstract :
[fr] À partir du XVIe siècle, les ordres religieux féminins se multiplient, issus tantôt de réformes tantôt de créations nouvelles. Ces projets sont portés principalement par des femmes qui, à la lueur des recherches actuelles, ont fait preuve d’un véritable engagement dans les œuvres de la Réforme catholique et ce, malgré la stricte clôture réaffirmée par le concile de Trente (1563). Face à la prolifération des monastères au cœur des villes, les différentes congrégations ont cherché à se distinguer les unes des autres en revendiquant des caractères propres, tant le plan spirituel que matériel. L’architecture de leurs monastères, qui les dissimulent autant qu’ils affirment leur présence, est l’un des supports qu’elles ont investi pour nourrir leur identité et mieux se constituer en ordo.
Dans leur quête identitaire, certaines communautés ont cherché à s’inspirer des normes et des réalisations architecturales des frères mineurs. Parmi ces derniers, les capucins ont notamment retenu l’attention de plusieurs congrégations, à l’instar des clarisses capucines, établies en France à partir de 1606, des sœurs de la pénitence, religieuses du tiers-ordre fondées en Flandre en 1614, ou encore des bénédictines de Notre-Dame du Calvaire nées d’une réforme en 1617. Au travers des constitutions, des sources narratives riches et de documents iconographiques encore peu exploités, je vous invite à relire l’histoire de ces femmes par l’examen de leur cadre de vie, afin de comprendre comment elles ont relevé, comme tant d’autres, le défi de concilier esprit de retraite et insertion dans le monde.