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Abstract :
[fr] Cet article a pour objectif d'explorer les productions des artistes dans un contexte de "crise de l'immigration". J'aborderai la production artistique dans les espaces d'immobilité comme un acte de solidarité principalement motivé par la représentation de l'immigration en tant que problème global. Cependant, la mobilisation des artistes sur l'espace d'immobilité (camps, occupations illégales, etc.) est liée à un cosmopolitisme, dans une logique de résolution de problèmes, dans laquelle les "conditions humaines tragiques" sont devenues une occasion de prendre part au destin du monde. En revanche, les représentations artistiques sur la crise de l’immigration sont des outils puissants pour reproduire ou contester les images des victimes ou rendre visible des questions et des «zones d'ombre», l’art en tant qu’espace de résistance. Si la victimisation contribue à la visibilité, en faisant appel à une action de la société civile transnationale, au niveau local, elle pourrait renforcer et accroître les différences entre migrant et citoyen. Je suis partie de l'hypothèse que la position des artistes détermine la représentation artistique sur les questions d'immigration. Ainsi, quel est l'impact de ces œuvres artistiques sur la construction de l'image de l'immigrant? Dans une perspective comparative des différents cas d’artistes à Calais et à Liège, il a été possible d’analyser la mobilisation des artistes dans la production des œuvres sur l’immigration, mais aussi les contraintes imposées par le monde de l’art. Dans le cas du monde de l'art, la dimension exclusive des réseaux, il a été possible de voir les luttes de l'artiste pour rendre visible les luttes des migrants, ainsi que le problème de la diffusion liée à la politisation des questions d'immigration. Inversement, les migrants dans ces espaces d'immobilité trouvaient dans la pratique des disciplines artistiques un moyen de partager et de s'exprimer au travers de la diffusion publique.