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Abstract :
[fr] Avec plus de 700 millions de comptes à travers le monde, Facebook, les pratiques et les acteurs qui y évoluent se profilent désormais comme des objets d’étude passionnants et incontournables pour la criminologie. Ceux-ci défient également les méthodologies de recherche qui doivent sans cesse se réinventer pour traiter les données issues de ces modes communicationnels. Les activités sur le réseau Facebook créent – tant dans le virtuel que dans le réel - de nouvelles manières de communiquer, d’exposer son « soi » (Granjon, Denouël, 2010), d’échanger de l’information publique ou privée, d’élaborer des relations amicales mais aussi d’initier des formes de mobilisation poursuivant notamment des fins militantes, pro-légales, (anti)-criminelles ou délictueuses.
Deux exemples récents ayant marqué l’actualité belge et, dans une certaine mesure, internationale – le cas de la libération conditionnelle de Michèle Martin et celui de la tuerie de Liège perpétrée par Nordine Amrani – ont suscité la constitution de nombreux groupes sur Facebook visant à faire passer des messages de protestation, d’ironie, d’indignation. Ceux-ci véhiculent une émotion palpable qui s’oppose aux décisions judiciaires prises et manifestement incomprises.
Cette contribution vise à présenter les premiers résultats d’analyse de ces réactions sociales virtuelles, tant au niveau de leur contenu que de leur pouvoir de mobilisation dans la vie réelle. Nous questionnerons principalement l’impact de ces positionnements de citoyens sur la réactivité politique, voire législative. Nous porterons également notre attention sur les dérives racistes et sécuritaires que ces messages peuvent propager.