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Abstract :
[fr] Sous la monarchie de Juillet, la maison Aubert et son gérant Charles Philipon sont à la tête d’une entreprise de presse satirique illustrée fondatrice d’un puissant langage visuel. L’image, sous la double forme de l’estampe lithographique et de la vignette gravée, est tellement centrale que tout accompagnement par le texte apparaît bien souvent second, suivant en cela une dynamique semblable à celle des caricatures qui circulaient dans les bureaux de rédaction en attente d’une légende qui en arrête le sens, parmi de nombreux autres. Aussi l’équipe de journalistes et de dessinateurs de la maison Aubert se consacre-t-elle à développer, parallèlement aux journaux, des produits dérivés sur divers supports et dans des formats variés qui réaccommodent l’estampe en volume. Pour comprendre ce qu’impliquent ces déclinaisons créatives et transmédiales du recueil d’images, on propose d’étudier le métadiscours (dans les catalogues, la presse et le paratexte des œuvres) qui accompagne, annonce et présente des produits culturels allant du « livre à gravures » au « livre-album » en passant par l’« album avec/sans texte ». Il s’agira, à partir de cette enquête dans les désignations génériques, de tenter de cerner l’apport de la maison Aubert au dispositif iconotextuel et de rendre compte des renégociations de la hiérarchie du texte et de l’image, en lien tout à la fois avec la sérialité de la périodicité médiatique, le marché du livre romantique et une certaine économie publicitaire qui sont investis avec brio par l’imprimeur-éditeur.