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Abstract :
[fr] La microfinance congolaise a connu une ascension fulgurante en début des années 2000. Beaucoup plus rependue à l’Est du pays, et notamment dans le Nord-Kivu, elle connaît une chute brutale que d’aucuns ont très vite qualifié de « crise de la microfinance en RDC », la liant, par concomitance de survenance, à la grande crise financière qui a secoué les marchés financiers entre 2007 et 2008, voire 2009.
Au fond, les institutions de microfinance étaient en déphasage des époques et des pratiques. Nombreuses d’entre elles avaient – par effet de concurrence, de course obstinée à la rentabilité, d’inexpérience en matière de gestion des risques – multiplié les agences et des volumes massifs d’octrois de crédits ; sans en avoir préalablement mesuré l’impact, en terme de risque, sur leur portefeuille. La boite à pandore a vite explosé, entraînant des dizaines d’entre elles à disparaitre. Outre le faible encrage en terme de gestion des risques propres aux institutions de microfinance, l’épine dans l’œil de cette autre forme de business de la misère au Nord-Kivu aura aussi été son décalage d’avec le cadre règlementaire et une forte concentration en plein « économie de la guerre », octroyant des crédits à des microentreprises et individus, parfois très peu maîtrisés. Elles n’ont pas tardé à faire défaut, par effet de contagion ou tout simplement par déphasage vis-à-vis des normes prudentielles et volumes importants d’encours irrécouvrables.
Pour comprendre les faits et pouvoir suggérer une des voies de sortie, cette étude aborde une double échelle : une description analytique des causes internes de la crise dite de microfinance et propose un modèle de prédiction de défaut de crédit sur base des scores générés par la régression logistique. Les résultats montrent que les vraies causes de la crise ont été plutôt internes et surtout liées à la distorsion réglementaire.