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Abstract :
[fr] S’inscrivant entièrement dans la section consacrée aux utilisations de l’héraldique et de la généalogie dans la propagande de guerre, cette communication visera à répondre à une question riche et complexe : si l’on connaît les frictions entre la Ligue nobiliaire et la Ligue populaire, il reste à déterminer comment celle-ci utilisa la généalogie et l’héraldique de celle-là à des fins d’argumentation durant les affrontements sanglants de la fin des Guerres de religion. Une sélection de libelles publiés par la Ligue parisienne entre 1585 et 1594 permettra de répondre à cette question.
En effet, dans nombre de ces pièces, la généalogie et l’héraldique sont liées et occupent une place de choix : tandis que certains libelles sont entièrement consacrés à la « recherche » des origines de la famille de Guise, d’autres ornent leur page de titre des armoiries de la maison de Lorraine dans diverses versions. Certains utilisent, de manière plus diffuse, la généalogie comme un argument en faveur du retour des Guise au gouvernement du royaume. Un libelle dirigé contre Henri III présente au lecteur la destruction de ses armoiries comme symbole de sa déchéance. D’autres, enfin, éditent des textes héraldiques ou effectuent de longues et savantes réflexions juridico-généalogiques.
Le but de cette communication est de mettre au jour la manière dont la généalogie et l’héraldique ont été manipulées par des auteurs qui ne sont pas des spécialistes de ces sciences complexes, ni même de l’histoire : il s’agira d’interroger les usages de cette appropriation par de simples polémistes, et les formes qu’elle revêt, afin de déterminer les pratiques concrètes par lesquelles ces disciplines savantes ont participé à la guerre des mots qui se déroulé en parallèle aux conflits d’épées de cette fin du XVIe siècle français.
