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Abstract :
[fr] Sous la pression sociale et médiatique, le système judiciaire offre une place de plus en plus importante aux victimes dans le cadre des procédures les concernant directement mais concernant également le suivi judiciaire de l’auteur. Les victimes sont ainsi maintenant beaucoup plus présentes à toutes les étapes des procédures judiciaires, lors du procès mais aussi lors du suivi de la peine et des demandes de libération conditionnelle, par exemple. Cette place de la victime qui est présentée comme une avancée sociétale importante (demandée par les victimes elles-mêmes), notamment en matière de reconnaissance du statut de victime, comporte cependant de nombreux revers que l’exposé vise à démontrer. Un des premiers tient à la longueur des procédures judiciaires qui maintiennent la victime dans un état ou statut de victime qui peut devenir une véritable identité pour celle-ci. La personne ne se définit plus que comme victime, son seul objectif étant une soif de reconnaissance avec comme corollaire, le souhait d’une punition pour l’auteur de son état de victime. Le sentiment de vengeance s’immisce ainsi dans la procédure judiciaire réputée neutre et impartiale. En outre, la réponse judiciaire ne peut en général que partiellement satisfaire la victime car rien ne lui rendra jamais son état antérieur. La victime, malgré son implication de plus en plus active dans la procédure, n’en sera que plus écœurée, découragée et/ou blessée, donnant naissance à un sentiment d’injustice profond et à un processus de victimisation secondaire qui peut être à l’origine d’un décrochage social et/ou légal important et du développement de psychopathologies autres que le PTSD.