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Abstract :
[fr] Le modèle socio-subjectif de la désistance suppose une interrelation complexe entre les changements personnels et les changements sociaux. Ainsi, l’individu et donc ses caractéristiques personnelles, ses capacités cognitives et affectives interagissent avec son environnement pour permettre une sortie de la trajectoire délinquante. Nous avons mené une recherche longitudinale auprès de mineurs auteurs de faits qualifiés infraction. Celle-ci est novatrice à plusieurs égards. D'abord, elle porte sur une population de mineurs en transition vers la majorité; une population peu ciblée dans les études sur la désistance. Le passage de l’adolescence à l’âge adulte est une période propice aux nouvelles opportunités de vie ainsi qu’aux changements identitaires ; des éléments essentiels dans le processus de désistance.
Ensuite, notre recherche se centre sur l’évolution de la trajectoire de vie de ces jeunes, sur leurs motivations à commettre des délits et sur les raisons qui expliquent, selon eux, la diminution voire l’arrêt des comportements délictueux. Cette perspective subjective et singulière est essentielle puisque les événements et changements qui surviennent dans la vie de l’individu ne suffissent pas à expliquer la désistance. La manière dont ces évènements et changements sont perçus et vécus ont une grande importance. Chaque participant a été interviewé individuellement. Les récits ont été retranscrits et analysées suivant la méthode Interpretative Phenomenological Analysis dont l’objectif est comprendre de manière détaillée comment les personnes donnent sens à leur monde personnel et social. L'analyse des processus de désistance est intéressante tant pour les chercheurs que pour les intervenants sociaux et judiciaires. En effet, une bonne compréhension des facteurs à l’œuvre dans le processus de désistance permet une approche axée sur le développement ou le soutien des ressources afin d’optimaliser les programmes d’intervention et de prévention de la délinquance.