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Abstract :
[fr] La radicalisation violente, tout comme la délinquance générale a été initialement cadrée comme un « phénomène criminel » de sexe masculin. Ce n’est que dans un second temps que les jeunes femmes ont été identifiées comme susceptibles, tout comme les jeunes hommes, d’être engagées dans des processus de radicalisation violente et des agissements terroristes. Ce champ de recherche de la délinquance et du terrorisme au féminin demeure cependant encore très limité.
En Belgique, en 2016, c’est environ 80 femmes qui ont rejoint la Syrie afin d’y mener le jihad. Le nombre croissant de ces femmes suscite un étonnement grandissant parce qu’en effet, dans notre société, la femme est encore souvent perçue davantage comme victime que comme actrice dans la délinquance. Généralement, la délinquance féminine n’interpelle que lorsqu’elle parait augmenter ou que les façons dont elle s’exprime remettent en question les stéréotypes de la personnalité féminine. Avec l’arrivée des femmes dans la sphère du terrorisme, il nous faut repenser ce cliché naïf de femmes forcément victimes, et par définition, hostiles à la violence.
Tout comme pour les hommes, vouloir dresser un portrait type de la candidate au jihad n’est pas pertinent. Ce sont davantage les processus et dynamiques en cours qui sont à analyser, et l’interaction complexe de plusieurs facteurs psycho-sociaux. Par ailleurs, une autre lecture pourrait nous amener à envisager ces jeunes filles radicalisées comme tentant d’imposer une nouvelle façon de vivre à leur entourage, essayant par là de revendiquer et d’affirmer leur appartenance à un contre-modèle, une contre-culture, s’opposant aux figures traditionnelles d’autorité. Au travers d’une étude de cas d’une jeune femme ayant été condamnée pour des faits d’infraction de nature terroriste, une analyse des différentes étapes du processus de radicalisation violente, les modalités d’évaluation et d’intervention seront proposées dans le cadre de cette communication